Donald Trump ne nous a pas rendu service quand il a décidé d'évacuer les soldats américains du Nord-Est de la Syrie. Il pourrait retrouver un jour sur son propre sol, des terroristes en pleine action, mais il est plus probable que, livrés à eux-mêmes, ils iraient commettre des attentats en Europe. Ce n'est pas une analyse négative, c'est la triste réalité, telle qu'elle résulte d'une des forfaitures de l'histoire. M. Trump, qui ne sait pas se concentrer plus de cinq minutes sur un dossier, et n'écoute personne, a non seulement trahi les Kurdes (qui détiennent encore plusieurs centaines de djihadistes), il a largement compliqué les efforts de sécurité de l'Occident. En effet, l'armée américaine en Syrie avait un rôle stabilisateur. Elle protégeait les Kurdes qui eux-mêmes tenaient le terrain, c'est-à-dire qu'ils empêchaient les forces terroristes de se réorganiser.
En outre, la situation sur zone, comme disent les militaires, est des plus confuses. L'Irak veut bien s'occuper des détenus gardés par les Kurdes, mais à des conditions parfois très coûteuses, sans avoir lui-même trouvé la stabilité politique qui crédibiliserait ses propositions. En même temps, l'Iran est partout dans la région, en Syrie bien sûr, mais aussi en Irak où, grâce à la présence d'une minorité chiite, son influence se développe. Dans la région, le dernier mot n'est jamais dit, car le régime des ayatollahs est confronté à une révolte populaire causée par les sanctions économiques de l'Occident contre Téhéran. Il reste que le tableau général est alarmant : toutes les conditions sont réunies pour que l'explosif Moyen-Orient entre dans une période de déstabilisation qui profitera forcément aux terroristes.
Un menteur en jugement
La réponse à ce grave désordre, et en dépit des cris d'alarme lancés par la plupart des experts en la matière, n'est pas convaincante. Nous avons commencé, par exemple, à juger des djihadistes, pour constater amèrement que le droit français n'est pas très adapté à la mentalité terroriste. Il suffit pour s'en rendre compte de lire en France les compte-rendus du procès de Bilal Taghi, un homme qui a fait des aveux, puis les a récusés, a pleuré en séance, puis a réitéré sa volonté de se venger de la société française. Emprisonné à Osny (Val-d'Oise), il a agressé deux gardiens et les a blessés grièvement. Il nous semble irrécupérable et ne mérite pas la moindre indulgence. Mais il n'est qu'un élément dans une énorme sphère où le mensonge, l'hypocrisie, la veulerie sont les ingrédients indispensables permettant d'assassiner des civils innocents.
Malgré toutes les difficultés de l'entreprise, la justice française sera contrainte, tôt ou tard, de traiter les djihadistes expatriés qui reviendront fatalement en France. Encore faut-il que notre société, si malmenée par ses divisions, puisse se concentrer sur le problème. Nous n'en prenons pas le chemin. Nos forces de sécurité sont à bout de souffle : épuisées par les manifestations et exactions de gilets jaunes, elles se sont livrées à des dérapages pour lesquels certains policiers commencent à être jugés, ce qui ne va pas améliorer le moral de la profession. Quant aux juges, ils ont déjà les mains pleines. Nous serions mieux armés contre les terroristes si nous étions moins divisés et si nous consacrions nos efforts à la production plutôt qu'à la grève et à la casse.
Je ne crois pas qu'il y ait un seul parti politique où le danger qui continue de menacer la France n'est pas correctement évalué. Je me contente de dire que, s'il est vrai que le terrorisme ne doit pas empêcher les conflits sociaux (et donc la défense des droits des travailleurs), il ne faut pas que nous restions éternellement distraits par ces hors-la-loi cruels et indécrottables dont la seule présence sur notre sol est éminemment toxique.
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