CHAQUE ANNÉE, l’association PEPS (Pharmaciens et Partenaires pour la Santé), présidé par Jean-Louis Mery, organise une tribune ouverte à l’ensemble des acteurs de la chaîne du médicament, à ses partenaires, aux parlementaires et aux représentants de l’administration. L’édition 2012 s’est penchée sur les évolutions de comportements des patients-consommateurs.
Les nouveaux patients-consommateurs sont devenus méfiants, exigeants et opportunistes de la meilleure offre. « Les consommateurs sont devenus plus compétents pour décoder les offres et ils n’acceptent plus d’entretenir des relations verticales. Ils se parlent entre eux, via Internet, et s’échangent les bons plans », explique Gérard Mermet (sociologue, directeur et fondateur du cabinet d’études et de conseil Francoscopie). Nous sommes à l’ère du « consommacteur ». En ce qui concerne plus précisément la santé, on constate la volonté d’être acteur de sa santé et un refus du paternalisme médical. La responsabilisation du patient est croissante. Il en résulte un changement des comportements avec un nomadisme médical, le recours aux médecines parallèles, le développement de l’automédication et des pratiques croissantes de prévention. On note une tendance au consumérisme médical. Les professionnels de santé doivent donc s’adapter face à ses opportunités et nouveaux défis, en impliquant mieux ces nouveaux clients.
Mais le grand défi à relever, selon Éric Salat (représentant associatif patients chroniques) est celui de « l’innovation organisationnelle ». « Comment faire dans les années à venir pour qu’un patient puisse vivre avec deux ou trois pathologies sans subir d’exclusion. Aujourd’hui, il y a 8 à 9 millions de patients chroniques ; en 2020, il y en aura entre 17 et 20 millions. Comment gérer les coûts induits ? » Éric Sarlat pense que « nous arriverons obligatoirement à une médecine à deux vitesses et la majorité des patients n’aura pas les moyens de se traiter. »
Dans cette optique d’accompagnement des patients chroniques, les pharmaciens sont prêts à remplir les nouvelles missions de la loi HPST, comme le souligne Philippe Besset, de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France : « Le pharmacien d’officine est le dernier maillon de la chaîne du médicament et le premier maillon de la chaîne de santé aux côtés des autres professionnels. »
Autre maillon de la chaîne, « la distribution est un outil majeur qui garantit l’égale accessibilité du citoyen au produit de santé. Certes, il faut la faire évoluer, mais pas la remettre en cause » déclare Jean-Luc Delmas.
Tous les acteurs sont confrontés à une transformation qui devra être coordonnée. « La solution ne viendra que de la capacité des différents acteurs à construire autour du patient », conclut Véronique Ameye (directeur exécutif relations institutionnelles et économiques, Novartis).
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