On l’ignore souvent, mais le déficit en folates (vitamine B9) est l’une des déficiences en vitamines les plus répandues ; certes en priorité dans les pays économiquement défavorisés, mais pas seulement. En effet, aux États-Unis jusqu’en 1998, près de 20 % de la population générale étaient concernés par ce déficit. Seule une politique d’enrichissement systématique des farines alimentaires par l’acide folique a permis de réduire la prévalence de ce type de déficit.
Rappelons qu’une carence en vitamine B9 est associée à des signes généraux, hématologiques et neurologiques.
Les signes neurologiques s’installent progressivement, sous forme d’anxiété et/ou de syndrome dépressif (une insuffisance en folates pourrait diminuer l’efficacité des antidépresseurs), pouvant évoluer vers un syndrome démentiel, voire une psychose. On peut aussi observer des troubles de l’audition.
Quant aux manifestations hématologiques, elles sont très voisines de celles observées dans la carence en vitamine B12, avec une anémie macrocytaire normochrome. Les autres lignées sanguines peuvent être également atteintes.
Les simples déficiences d’apport peuvent se traduire par de la fatigue, des maux de tête, une insomnie, une diarrhée, des douleurs digestives et/ou une perte d’appétit.
Rappelons l’importance d’apports suffisants en folates durant la grossesse afin de réduire le risque de survenue de certaines malformations fœtales, parmi lesquelles des anomalies de la fermeture du tube neural (spina bifida). Il pourrait exister un lien entre un statut bas en folates et un risque majoré de déclin cognitif dans la population âgée.
Le rôle potentiel des folates dans la prévention des cancers a fait l’objet de nombreux travaux. Plusieurs études épidémiologiques suggèrent une relation inverse entre le statut en folates et le risque de cancer. Dans le cas du cancer colorectal, très étudié, il semble que les choses soient complexes, car si une supplémentation modérée en acide folique s’avère protectrice vis-à-vis de la carcinogénèse intestinale, une supplémentation à doses très élevées ou entreprise tardivement, alors que des foyers néoplasiques sont déjà présents, favorise la carcinogénèse au lieu de l’inhiber.
Lors d’une carence, une dose de 100 microgrammes par jour d’acide folique permet d’obtenir une réponse hématologique optimale, mais des doses comprises entre 1 et 5 mg par jour pendant 4 à 5 semaines sont nécessaires pour reconstituer les réserves de l’organisme.
Dans la prévention des anomalies de fermeture du tube neural, on recommande une dose de 400 microgrammes par jour deux mois avant la grossesse, quand celle-ci est programmée, et pendant le 1er trimestre de grossesse. En cas d’antécédent de spina-bifida, la dose recommandée est de 4 mg par jour.
Enfin, les malades traités par des antagonistes des folates, comme le méthotrexate, doivent être régulièrement supplémentés en acide folinique.
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