FRANÇOIS HOLLANDE est pris dans la nasse : à 30 %, sa cote de popularité lui interdit politiquement d’adopter de nouvelles mesures d’austérité. Des hausses d’impôts qui s’ajouteraient aux précédentes seraient intolérables. Mais le président n’est pas sûr que les économies indiquées dans les lettres de cadrage, envoyées avec plusieurs semaine d’avance aux ministères, et qui représentent un effort de cinq milliards supplémentaires, seront suffisantes pour boucler le budget 2013, affecté, comme partout ailleurs, par la stagnation du produit intérieur brut (PIB). Son projet économique et financier est en train d’échouer : avec une auto-indulgence coupable, les pouvoirs publics ont renoncé à un déficit de 3 % du PIB à la fin de l’année. La commisison de Bruxelles a entériné un déficit de 3,6 ou de 3,7 %. Mais d’abord, il faut au moins respecter ce nouvel étiage. Et, ensuite, il sera encore plus difficile, à partir de 3,7 % en 2013, de respecter les objectifs pour les années suivantes, notamment le déficit zéro en 2017.
Comme chacun sait, il existe deux séries de mesures pour lutter contre le déséquilibre budgétaire : la réduction des dépenses publiques et les hausses d’impôts. Elles ont toutes des effets négatifs sur l’emploi et le pouvoir d’achat. Nous étions censés subir les hausses d’impôts d’abord et les coupes budgétaires après. Bien qu’il ne le reconnaisse pas publiquement, le gouvernement semble avoir admis que la dépense publique, plus élevée chez nous que dans le reste de l’Europe, est la source principale de nos maux financiers. Dans la crise des retraites, par exemple, plusieurs élus socialistes (dont Henri Emmanuelli, le moins pragmatique des leaders du PS) ont déclaré qu’il fallait accepter un allongement de la période de cotisations, parce que les Français vivent plus longtemps et en meilleure santé. On le leur claironnait depuis des années. À peine arrivé au pouvoir, le nouveau président s’empressait pourtant d’accorder la retraite à soixante ans à ceux qui ont commencé à travailler très jeunes. Mesure humaniste mais complètement à rebours des impératifs nationaux. Voilà que, aujourd’hui, le chef de l’État s’apprête à renoncer à une promesse électorale de plus. C’est en effet réglé : les retraites seront certes partiellement désindexées (coup inutile porté au pouvoir d’achat), mais les carrières seront prolongées et les cotisations augmentées. Si le pouvoir a laissé des élus lui préparer le terrain, c’est bien parce qu’il compte appliquer aux régimes de retraite la méthode préconisée par Nicolas Sarkozy.
Le gouvernement tranchera.
Jeudi dernier, le patronat et les syndicats ont été incapables de conclure un accord pour renflouer les régime de retraite complémentaire, sauf pour ce qui concerne la désindexation. Une rencontre de la dernière chance aura lieu mercredi. Mais il ne faut aucun doute que le gouvernement fera pour les retraites ce que les partenaires sociaux n’ont pas su faire. Bien entendu, il faut établir la part des sacrifices qui revient à chacun : qui paiera la hausse des cotisations, les entreprises ou les salariés ? C’est sur ce genre de question que la négociation sociale a capoté, c’est le gouvernement qui tranchera. Une chose est sûre : la réforme des retraites que M. Sarkozy a lancée sera poursuivie, contrairement à ce que nous disait le candidat Hollande. De même que la TVA dite sociale, vouée aux gémonies par la gauche, sera mise en œuvre l’an prochain (et peut-être à un taux plus élevé que prévu). De même qu’il faudra diminuer les effectifs de la fonction publique, même si on a commencé par recruter plus d’enseignants. De même que l’on s’est attaqué cruellement aux dépenses des collectivités locales, ponctionnées, dans un premier temps, de 3 milliards. De même qu’il faudra bien, un jour, mais le plus tôt possible, simplifier le fameux mille-feuilles administratif.
Conformément à sa nature, M. Hollande va chercher, dans tous les domaines, des compromis, ce qui, malheureusement, implique encore plus d’impôts. S’il a consacré les premiers mois de son mandat à détricoter les réformes Sarkozy, il s’aperçoit aujourd’hui que ces réformes n’ont pas été dictées par une forme quelconque de tyrannie, mais pas des nécessités comptables dont il admet enfin la contrainte. Il s’est fait élire sur des promesses intenables, il faudra qu’il se sacrifie pour accomplir l’indispensable travail.
Surprise : Henri Emmannuelli admet que la prolongation des carrières est inéluctable
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion