LE FN engage et forme des cadres, tente d’être présent dans toutes les communes, fait appel à un nombre croissant de jeunes. Il se présente désormais sous un aspect débarrassé des éructations de Jean-Marie Le Pen, presque aimable, sinon pour ses adversaires, près du peuple et des foyers pauvres, universel en quelque sorte. L’ascension du Front a été puissamment aidée par trois facteurs : la présidence confiée à une femme jeune et dynamique, une crise économique et sociale particulièrement violente qui, partout en Europe, a fait éclore des mouvements néo-facistes, et la levée d’un tabou : le FN parvenant en certains cas à recueillir près d’un cinquième des électeurs, il est devenu fréquentable et a il a trouvé dans les médias une place tout à fait comparable à celle des autres partis. Enfin, non seulement la crise a donné des ailes à l’extrême droite, mais elle a renforcé l’extrême gauche, de sorte que, sur l’Europe, l’euro, le sort des classes pauvre et moyenne, la souveraineté de la France, les discours de Mme Le Pen et de Jean-Luc Mélenchon finissent par se rejoindre, même si, sur le reste, l’immigration par exemple, ils demeurent diamétralement opposés.
Cetet conjonction partielle des idées a un effet inquiétant : elle indique qu’un tiers ou plus de l’électorat est hostile à la démocratie parlementaire telle que nous la pratiquons depuis l’avènement de la Vè République. Elle sous-entend un changement de constitution et de république. Le radicalisme du FN et du Parti de gauche s’attaque aux structures mêmes de nos institutions. Le meilleur moyen de les combattre ne peut pas consister en une reconnaissance polie de leur existence, car, une fois au pouvoir, ils balaieraient ce qu’ils appellent eux-mêmes le « système », celui que l’on ne cesse de critiquer sans avoir la certitude qu’un autre serait meilleur.
Un seul moyen.
Il ne peut pas non plus conduire la droite à imiter le FN, comme l’ont fait, successivement, Nicolas Sarkozy et François Fillon, dans le vain espoir de ramener au bercail démocratique des électeurs qui se sont fourvoyés en rejoignant les extrêmes. L’unique moyen de faire reculer le FN, c’est d’expliquer sans relâche le danger immense qu’il représente, sur tous les plans, politique, éthique, économique et social. Non seulement il n’hésiterait pas à juguler l’immigration par la répression pure et simple, non seulement il refuserait aux minorités françaises le droit de vivre et de s’épanouir dans le pays, non seulement il dresserait la majorité contre elle, non seulement il nous renverrait aux pages noires de l’antisémitisme, du racisme, de l’intolérance sous toutes ses formes, mais il nous ruinerait tous en abandonnant l’Europe et l’euro et en retournant au franc.
Notre respect des valeurs républicaines n’exclut nullement la fermeté et l’application intégrale du droit, comme divers gouvernements de droite ou de gauche l’ont démontré. Qu’il y ait une crise de la laïcité et de l’intégration, tout le monde en convient, et les pouvoirs politiques n’ont pas su, depuis trente ans, poursuivre le travail d’assimilation qui a si bien réussi avec des groupes précédents, qui n’étaient pas tous chrétiens.
La très grande majorité des musulmans de France souhaite simplement vivre en paix. L’idée du Front, c’est de considérer l’ensemble de la communauté musulmane comme responsable des éléments salafistes ou djihadistes. Les crimes de Mohamed Merah, les incidents autour du port de la burka, pure provocation qui ne mérite aucune indulgence, les propos criminels tenus sur Internet, l’incapacité de la société à intégrer ses éléments les plus pauvres, tous ces facteurs ont stimulé la haine des uns pour les autres et les actes de violence qu’elle engendre.
On voit bien où sont les solutions : il n’y a aucune raison de regrouper tous les musulmans dans les mêmes quartiers. S’ils vivaient au milieu des autres citoyens, le communautarisme reculerait, les trafics divers disparaîtraient. La dissémination des ethnies à travers l’Hexagone coûterait très cher. Mais au moins existe-t-il des perspectives qui ne s’appuient pas uniquement sur la contrainte, la violence ou la répression. Utopique ? Plus raisonnable en tout cas que d’encourager la révolte en la réprimant avant même qu’elle n’ait comemncé.
ON NE COMBAT PAS LE FN EN L’IMITANT
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