Il faut s'empresser d'ajouter, à la décharge du businessman devenu président, que M. Trump a aussi multiplié les déclarations apaisantes. Il ne poursuivra pas Hillary Clinton en justice, comme il l'avait promis pendant la campagne, il reconnaît qu'il existe un lien entre l'activité humaine et le réchauffement climatique, il n'expulsera que les immigrés clandestins qui ont eu maille à partir avec la justice, il construira une barricade plutôt qu'un mur à la frontière mexicaine et ne demandera pas au Mexique de la financer, mais il semble croire à la résolution des conflits par l'application de la force militaire toute-puissante de son pays. M. Trump a eu aussi le bon goût de rassurer ses concitoyens sur ses intentions et de souligner qu'il cherchait la réconciliation des Américains qu'il juge beaucoup trop divisés. Enfin, il souhaiterait que son gendre, Jared Kushner, juif conservateur, contribue à cette paix israélo-palestinienne dont rêve tout président américain depuis près de 70 ans.
Le président-élu a poussé la magnanimité jusqu'à accorder des entretiens longs et détaillés à ces médias qu'il est censé abhorrer, à commencer par le New York Times, qui a fait campagne contre lui et qu'il a eu l'occasion de vilipender de nombreuses fois. Son élection commence à lui causer des soucis. La présence de ses sociétés dans de nombreuses joint ventures à l'étranger est incompatible avec ses nouvelles fonctions, sans compter le nombre très élevé de procès intentés à ses entreprises et le fait qu'il n'ait pas payé d'impôts depuis au moins onze ans. Qu'à cela ne tienne : M. Trump compte s'adapter à ses nouvelles fonctions et répond qu'il ne sait pas ce qu'il va faire dans quelques cas épineux que soulèvent ses interlocuteurs.
Hillary : deux millions de voix en plus
Indéniablement, Donald Trump a commencé à ordonner sa pensée et à se présidentialiser. Il reste néanmoins persuadé qu'aucun problème, intérieur ou diplomatique, ne saurait résister à l'intelligence supérieure dont il s'estime pourvu et qui lui sert de martingale. Même si le recensement des votes fait apparaître que Hillary Clinton a recueilli deux millions de voix populaires de plus que lui et qu'elle n'a perdu qu'au collège électoral. Le problème posé par le président-élu réside moins dans une stature discutable qu'il peut amender au gré des événements que dans l'entourage qu'il s'est choisi et représente le gratin du conservatisme, pour ne pas dire, comme dans le cas de M. Bannon, un concentré de xénophobie et d'intolérance. Les forces qui soutiennent M. Trump, l'attente qu'il a créée dans le peuple américain, impatient de transformer son choix en une vie meilleure, l'imbrication de son métier et de sa fonction élective, les personnages parfois sulfureux qui ont obtenu sa confiance semblent dicter une politique qui risque de balayer quelques puissants principes sur lesquels est bâtie la démocratie américaine. On veut bien lui donner le temps d'habiter à son nouveau job, mais on ne doit pas se faire trop d'illusions.
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