Moi, président, je ne répondrai plus aux questions agressives d’interlocuteurs plus prompts à prouver leur professionnalisme qu’à entendre mes réponses. Moi, président, j’ai presque envie de leur dire que, oui, je suis nul, impopulaire, peut-être incompétent ; que je ne suis pas sûr du tout de me présenter à un second mandat ; que je suis un loser ; et à cette brave dame qui me demande si moi, président, je peux vivre, comme elle, avec 660 euros par mois, je voudrais expliquer que je n’ai plus un fifrelin dans les caisses et que le redressement des comptes n’aura pas lieu si j’augmente sa retraite. Mais qu’est-ce qui m’oblige à aller m’humilier, tôt le matin, dans un abominable exercice de communication ? Un président devrait avoir le droit de se fâcher, d’exploser, de tout plaquer et de riposter en utilisant le mot de Cambronne dont chacun sait qu’il s’énonce ainsi : « La garde meurt mais ne se rend pas », ou, plus simplement, par le mot de cinq lettres.
Humeur
Le ras-le-bol du président
Publié le 09/05/2014
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FRANÇOIS HOLLANDE
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Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3091
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