On n’est pas rassuré pour autant. Car, dans une analyse qui semblait plutôt raisonnable, M. Eckert avait expliqué, dans un premier temps, qu’il existe des facteurs imprévisibles, notamment relatifs aux marchés financiers « que nous ne maîtrisons pas » et susceptibles d’obliger le gouvernement d’accroître la fiscalité. Mais raisonnable en apparence seulement. M. Eckert ne semble pas pénétré de l’idée que la pression fiscale a atteint en France un niveau qui devient insupportable pour les citoyens les plus zélés et dont le sens civique est le plus élevé ; qu’elle est contre-productive, car elle induit des réflexes d’épargne qui pénalisent la consommation et, donc, la croissance ; qu’elle se fait au détriment des investissements privés, indispensables, eux aussi, à un éventuel regain de l’activité économique. Avant d’être au Budget, M. Eckert, en tant que rapporteur du budget à l’Assemblée, faisait partie de ces élus socialistes capables d’avoir une idée d’impôt nouveau chaque jour. Il n’y a pas longtemps, il trouvait tout naturel de taxer l’assurance vie, produit d’épargne privilégié des Français qui n’est d’ailleurs pas exonéré puisqu’il paie les prélèvements sociaux et l’impôt sur le revenu dans certaines circonstances. C’est le problème de la créativité fiscale. Quand elle atteint tous les objectifs possibles, elle se contente d’augmenter des impôts déjà existants.
Le problème des impôts locaux.
Au moment même où M. Hollande jurait qu’il n’y aurait plus d’impôt nouveau, le gouvernement s’apprêtait à surtaxer les résidences secondaires et à augmenter, au début de l’année prochaine, les taxes sur le diesel. On pourrait le lui pardonner si on ne devinait que, sous sa promesse sacrée, se lovent des hausses d’impôt inévitables. En France, quand on manque d’argent, on ne se serre jamais la ceinture. On en prélève dans les comptes privés. Le gouvernement ayant réduit ses dotations aux collectivités locales, elles se préparent toutes non pas à diminuer leurs dépenses, mais à augmenter les deux taxes annuelles qu’elles perçoivent, la taxe financière et la taxe d’habitation. Non pas en en élevant le pourcentage perçu, mais, comble d’hyprocrisie, en réhaussant la valeur locative des terrains et logements. Si vous croyez construire votre budget sur la base des impôts que vous avez payés en 2014, détrompez-vous : vos taxes locales, déjà élevées, vont augmenter.
Le gouvernement nous a fait miroiter « ce qui n’a jamais été fait jusqu’à présent », une réduction de 50 milliards de la dépense publique en trois ans. Il nous l’a chantée sur tous les tons. Il en fait la preuve irréfutable de sa vertu financière. Mais, en réalité, ces 50 milliards représentent la somme que l’État va récupérer sur la hausse tendancielle (et presque automatique) des dépenses. Pour la première tranche de 21 milliards en 2015, la somme sera économisée sur la partie des dépenses qui correspond à leur augmentation naturelle.
Dans l’impopularité de M. Hollande, l’élément essentiel est son incapacité à tenir ses promesses. Il vient de reconnaître ce qui crève les yeux, à savoir qu’il s’est trompé lorsqu’il a annoncé à plusieurs reprises « l’inversion de la courbe du chômage ». De nouveau, il vient de prendre un pari qu’il ne pourra sans doute pas tenir. À quoi s’ajoute la cacophonie gouvernementale, les ministres ne disant jamais la même chose ou contredisant le président. Or l’une des tâches assignées à Manuel Valls consistait à remettre de l’ordre et de la discipline dans les rangs du gouvernement. On n’a pas du tout l’impresison qu’il y soit parvenu.
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