Le président de la République ne pourra pas indéfiniment camper sur le thème de l’unité. Pour plusieurs raisons. La première est que, s’il est ébloui par la « chance » que les attentats lui ont offerte, on finira par lui reprocher de tirer avantage du malheur de ses concitoyens. D’autant que, s’il est vrai qu’il a multiplié les moyens de prévention d’une recrudescence des attentats, il n’est pas certain qu’il n’y en aura pas d’autres. À ce moment-là, l’unité autour du président cèdera la place à une critique en règle du pouvoir à propos de son incapacité à juguler le terrorisme. Cette éventualité n’est pas souhaitable, mais elle risque de se produire. L’autre raison est que, même au sein d’une France qu’il aurait miraculeusement soustraite aux crimes politiques, les questions du chômage et du pouvoir d’achat sont plus lancinantes que jamais. Elles le rattraperont.
En d’autres termes, M. Hollande s’est en quelque sorte déchargé des dossiers les plus épineux pour les confier au gouvernement de Manuel Valls. Lequel doit faire voter des réformes qui continueront d’être contestées à la fois par l’opposition et par cette forte partie de la gauche qui exige que le pays prenne la direction opposée en matière de déficits, de dette et de croissance. Ce débat va rester très intense et il peut se traduire par une rechute de la cote de popularité du président qui, par ailleurs, est comprise entre 38 et 40 % d’avis favorables, ce qui n’est pas encore le nirvana. Depuis le 11 janvier, tout a changé, mais rien n’est réglé.
On ne peut pas recommander la patience aux chômeurs.
Le chef de l’État se bat inlassablement sur plusieurs fronts : sur le front intérieur, il combat avec fermeté les terroristes ; à l’étranger, il a déployé nos armées pour empêcher plusieurs États africains de tomber sous la coupe de l’État islamique ; en Europe, il tente de trouver une solution à une crise ukrainienne qui menace la totalité du continent. Il serait absurde de nier l’énergie que réclament ces tâches diverses ou l’habileté de M. Hollande à utiliser les ressorts de la diplomatie. Il demeure que c’est en France que le pouvoir doit réussir et que, en dépit de paramètres favorables comme la baisse du coût de l’énergie, la baisse du dollar, l’inondation de l’Union européenne par les liquidités de la Banque centrale, l’économie française n’a pas encore démarré. Sans doute faut-il quelques mois avant que ces bienfaits finissent par doper la croissance française, mais on ne peut pas recommander la patience aux 3 500 000 victimes du chômage. Si le Hollande bashing est terminé, la critique n’a pas renoncé à ses droits.
Le président de la République ne saurait donc inventer une politique d’où seraient absents les problèmes économiques et sociaux, de même qu’il ne peut écarter d’une chiquenaude la fronde de la gauche, de même qu’il ne peut se contenter des faiblesses et divisions de l’opposition : il est possible que les Français soient déçus par la droite, cela ne veut pas dire que cette déception les incite à se jeter dans les bras de la gauche. L’ascension apparemment irrésistible du Front national suffit à souligner la responsabilité historique du pouvoir en place.
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