À PEINE la trêve des confiseurs achevée, Claude Japhet repart à la charge. Car, pour 2010, le président de l’UNPF aimerait bien voir se concrétiser un certain nombre de dossiers. Des points l’agacent profondément. Et en ce début d’année, le leader syndical n’hésite pas à pousser des « coups de gueule ». « J’en ai assez que l’ensemble du réseau paye les changements de norme mis en place par l’administration », s’emporte-t-il. C’est le cas notamment de la nouvelle codification à 13 caractères qui impose le passage à la version 1.40 de SESAM-Vitale. En contrepartie, les officinaux devaient obtenir une revalorisation de l’indemnité prévue pour les FSE* transmises. Mais ceux-ci n’ont rien vu arriver pour le moment. Le président de l’UNPF demande donc que les confrères qui ont déjà installé la nouvelle version bénéficient immédiatement de cette revalorisation. Plus généralement, il souhaite que tout besoin de modernisation ou de modification informatique, dû à l’évolution des normes et des cahiers des charges demandée par l’assurance-maladie, soit indemnisé.
Revaloriser les gardes.
Claude Japhet souhaiterait également que le dossier « rémunération des gardes » soit rouvert. Car, pour l’heure, celles-ci sont toujours payées à hauteur de 75 euros. Or la convention pharmaceutique prévoyait de porter l’indemnité à 150 euros. En contrepartie, les pharmaciens s’étaient engagés à procéder au contrôle des droits des patients en ALD. Oui, mais voilà, cette disposition n’intéresse plus le directeur de l’assurance-maladie, indique Claude Japhet. Du coup, les gardes sont toujours payées moitié prix. Une situation inacceptable pour le président de l’UNPF, tout aussi mécontent que la formation conventionnelle soit toujours au point mort. « Le directeur n’a toujours pas signé le texte de l’accord, déplore-t-il. Depuis mars 2006 on nous manœuvre et on ne peut toujours pas mettre en œuvre la formation continue ». Au passage, l’assurance-maladie fait une belle économie puisque la profession devait toucher cinq millions d’euros tous les ans au titre de la formation conventionnelle. Le nouveau concept de Développement professionnel continu (DPC) introduit par la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST) ne satisfait pas non plus l’UNPF. « Nous sommes opposés à ce projet d’étatisation de la formation des professionnels de santé », lance Claude Japhet. « Ce n’est pas à un ministre de dire à une profession ce qu’elle doit apprendre par arrêté », poursuit-il.
Abroger les grands conditionnements.
Tandis que l’expérimentation relative à la réintégration du budget médicaments dans le forfait de soins des maisons de retraite vient de démarrer, l’UNPF demande la parution du décret sur la préparation des doses à administrer (PDA) dans les plus brefs délais. « C’est un scandale d’avoir lancé une expérimentation alors même que le décret donnant un cadre juridique n’est pas sorti », s’indigne Claude Japhet pour qui la PDA est un acte pharmaceutique qui doit être réalisé à l’officine et rémunérée.
Le syndicat plaide également pour une nouvelle adaptation du dispositif de la marge dégressive lissée (MDL). « Nous sommes arrivés à la fin d’un cycle », estime Frédéric Laurent, chargé de l’économie à l’UNPF. « La MDL actuelle n’est plus adaptée à une évolution de l’ONDAM* inférieure à 3 % », renchérit Claude Japhet. Les représentants de l’UNPF demandent aussi l’abrogation pure et simple des grands conditionnements. « Ils posent des problèmes de gabegie, d’observance et de suivi thérapeutique », argumente Frédéric Laurent.
Enfin, au chapitre des nouvelles missions, l’organisation syndicale préconise la codification des prestations possibles à l’officine. « Il faut accompagner l’évolution des missions des pharmaciens, mais en prévoyant des compensations économiques du fait de la modification de l’activité professionnelle et du poste de travail qui en découle », explique Catherine Morel, chargée du dossier « exercice professionnel ». On le voit, l’UNPF compte faire avancer de nombreux dossiers en 2010.
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