« La GRÈVE du 30 septembre a-t-elle été bien perçue par vos clients ? » Telle était la question posée sur lequotidiendupharmacien.fr au lendemain de la grande mobilisation des pharmaciens. Votre réponse ? Oui à 95,2 %. Si ce plébiscite semble massif, il convient tout de même de relativiser. C’est ce que fait Jean-Marie en complétant sur le site du « Quotidien » sa réponse affirmative : « Oui, il me semble que la grève a été bien perçue. Mais ceux qui ne l’ont pas appréciée ne s’en vantent peut-être pas trop auprès de nous. Et surtout, nombre de nos clients ne comprennent pas vraiment le problème - à part la vente de l’OTC en grande surface, et encore… Il faut continuer à expliquer tous les jours (y compris à nos équipes) et que nos représentants se lancent dans des campagnes de communication dignes de ce nom (pas des affichettes faites à la va-vite sur l’ordinateur du bureau, mais en faisant appel à des agences spécialisées). » Tous les clients n’ont certes pas apprécié de la même façon de trouver le rideau de leur pharmacie chérie baissé un jour de semaine. « J’ai un papy ronchon qui m’a reproché de ne pas avoir affiché le nom de la pharmacie réquisitionnée. Il s’est fait mal recevoir par les gendarmes quand il les a appelés (c’est le but du jeu…), témoigne ainsi Hervé. Je lui ai expliqué que je n’avais pas l’information, qui n’a été disponible sur le site de l’ARS que la veille vers 20 heures Conclusion : ça marche beaucoup moins bien quand les pharmacies sont fermées… Signez ma pétition, cher Monsieur ! »
Les Français réticents au médicament hors pharmacie.
Nombreux étaient les patients à lire avec intérêt les affiches et les argumentaires posés en vitrine des pharmacies fermées. Comme l’étaient les riverains des grandes manifestations du 30 septembre à applaudir le cortège des blouses blanches qui passaient sous leurs fenêtres. « Nous avons senti un grand élan de solidarité de la part de nos clients », affirme une consœur gréviste à Malakoff (Hauts-de-Seine). « Surtout pour certains de nos patients, confirme Pierre sur lequotidiendupharmacien.fr, ils avaient peur qu’on disparaisse ! » Une crainte également exprimée au travers des pétitions signées au comptoir des officines, telle celle lancée par l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) qui a recueilli plus d’un million de signatures.
À en croire les témoignages de grévistes interrogés au lendemain du mouvement, ce qui a fait mouche dans les craintes exprimées par les potards, c’est surtout le risque d’ouverture du monopole de dispensation. Une perspective à laquelle la majorité des Français ne semble pas préparée. Un sondage mené cet été par CSA pour « Les Échos » et « Radio Classique »*, alors même que le rapport de l’IGF venait d’être rendu public, montre en effet que 54 % de nos concitoyens sont réticents à la vente de médicaments hors des pharmacies. Au mépris du gain de pouvoir d’achat promis dans la mesure de libéralisation, les Français semblent donner la priorité à l’idée que le médicament n’est pas un produit comme les autres. Une position encore plus marquée chez les femmes (61 % contre 46 % chez les hommes), peut-être parce qu’elles sont plus souvent que leurs homologues masculins présentes dans les officines. De même, les populations habitant en zone rurale sont également plus réticentes que celles des villes à la dispensation en pharmacie des médicaments. Un choix sans doute motivé par le besoin, plus grand qu’en ville, de garder des pharmacies de proximité.
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