Le Quotidien du pharmacien.- Avec la coordination à l’échelle territoriale qu’induisent les CPTS, n’apporte-t-on pas une deuxième dimension à l’exercice coordonné, assuré jusqu’à présent par les équipes de soins primaires et les maisons de santé ?
Brigitte Bouzige.- Les CPTS émanent d'abord d’une volonté politique et elles répondent à une autre définition de l'exercice coordonné. Elles sont destinées en priorité à assurer les soins non programmés, à inviter tous les médecins à se coordonner et à favoriser l'égalité aux soins pour tous. C'est pourquoi les CPTS semblent, avant tout, vouées à devenir des entités de coordination plutôt administrative et essentiellement médico-centrées.
Si elles peuvent régler le problème de l’accès aux soins et mener des actions de prévention dans un territoire donné, les CPTS ne pourront garantir la coordination des soins primaires, cette coordination de terrain étant celle de la proximité, celle d'un bassin de vie prenant en compte le patient.
De ce fait, si la volonté de transformer l'essai est bien là, les équipes de soins primaires (ESP) définies et aguerries seront les points d'ancrage des CPTS, le maillage ainsi obtenu intégrant le deuxième recours, le médico social, l'hôpital…
Peut-on espérer que les CPTS renforcent le lien ville hôpital ?
On peut en effet attendre qu'avec les CPTS on puisse trouver enfin la solution numérique, ou tout au moins une interopérabilité des systèmes permettant de faciliter les relations ville hôpital, où que l'on soit sur le territoire. Ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui où nous devons faire face à un morcellement de solutions.
Comment articuler les CPTS avec les ESP et les MSP ? Ces différentes structures sont-elles amenées à cohabiter ou à s'agréger ?
Les CPTS ne seront opérationnelles qu'en présence de quelques ESP avec ou sans maisons de santé. Ces « unités de coordination » serviront de points d'appui, notamment dans la transmission de l'information, l'organisation d'actions de santé publique, le renforcement du maillage et de l'accès aux soins.
C'est un peu comme si on définissait l'ESP au service de l'intérêt personnel du patient et la CPTS au service de l'intérêt collectif d'une population, les deux coopérant en harmonie.
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