« 2012 est une année inédite pour les dépenses de santé », s’est félicité Mathilde Lignot-Leloup, chargée de l’organisation des soins à l’assurance-maladie, lors de la présentation des chiffres annuels des dépenses de médicaments. Les remboursements de médicaments de ville ont en effet baissé de 0,8 %, pour atteindre 22,66 milliards d’euros, contre 22,84 milliards en 2011, année de stabilité des dépenses. La baisse est encore plus marquée, -1,6 %, lorsque seuls les médicaments vendus en officine sont pris en compte. En revanche, les dépenses liées à la rétrocession hospitalières ont augmenté de 9,2 % (contre 5,4 % en 2011) et atteignent 1,7 milliard d’euros. L’assurance-maladie attribue le recul global des remboursements à trois facteurs. D’une part, les baisses de prix de médicaments réalisées en 2012, ont généré une économie de plus de 830 millions d’euros, contre 479 millions en 2011. D’autre part, la mesure « tiers payant contre génériques », a permis de redynamiser la substitution des génériques. Le taux de substitution a enregistré une hausse de près de 12 points, passant de 71,7 %, en avril 2012, à 83,6 % à la fin de l’année. Les génériques ont ainsi permis de générer une économie de près de 1,5 milliard d’euros. La perte de brevet de Tahor en mai 2012 a permis à elle seule d’épargner 115 millions d’euros. Il est passé du rang de premier médicament remboursé en 2010 et 2011 à la 7e place en 2012, avec 242 millions d’euros (- 48,4 %). Il a été remplacé à la première place par Lucentis, dont le montant remboursé s’élève à 389 millions d’euros (+ 26,7 %).
Chute des volumes.
Enfin, le troisième facteur d’économies est la baisse des volumes. En 2012, ils ont chuté de 1,3 %, contre 0,8 % en 2011. La baisse des prescriptions s’explique en partie par un déremboursement de médicaments dont le service médical rendu a été déclaré insuffisant : médicaments anti-Alzheimer, psychotropes, antihypertenseurs, etc. Par ailleurs, l’assurance-maladie et l’Agence du médicament (ANSM) ont mis en place des mesures d’accompagnement ainsi qu’une rémunération sur objectifs de santé publique pour les médecins, afin de favoriser « un usage approprié des produits de santé ».
Malgré ces baisses, deux facteurs ont tendance à faire progresser les dépenses de médicaments en 2012. L’effet de structure, c’est-à-dire la prescription de médicaments de plus en plus chers, à nombre de boîtes égales, contribue à une hausse des dépenses de 4,5 %, soit davantage qu’en 2011 (3,6 %). Il s’explique par une hausse de la part des médicaments coûteux à l’intérieur d’une même classe thérapeutique et à l’augmentation des pathologies nécessitant des traitements chers. Les dépenses se concentrent sur certaines classes thérapeutiques et médicaments spécifiques. Les traitements du cancer, du VIH, des hépatites, de la polyarthrite rhumatoïde ou de la DMLA ont ainsi contribué à une augmentation de 421 millions d’euros des dépenses, contre 249 millions en 2011. En revanche, les dépenses de médicaments pour les pathologies chroniques comme le diabète, l’asthme ou l’hypertension, diminuent de 473 millions d’euros, contre - 138 millions en 2011. De même, les remboursements de traitements pour les maladies aiguës comme la grippe ou la gastro-entérite chutent de 143 millions d’euros, contre 103 millions en 2011. Enfin, l’augmentation de la prise en charge à 100 % (passée de 79,1 % à 80,2 %) des pathologies lourdes ou des médicaments les plus coûteux a eu un impact de + 1,4 point sur les dépenses remboursées.
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