Dans tous ces domaines, le président de la République applique son propre credo, conçu à la fois dans un souci humaniste et dans le réalisme. Le choix de ne pas construire le nouvel aéroport de Nantes et de transformer celui qui existe est appuyé sur ces deux principes : d'une part, éviter à tout prix les dommages collatéraux d'une évacuation de la ZAD par les forces de l'ordre, de l'autre, proposer aux élus et aux Nantais une solution moyenne de compromis.
La politique d'immigration répond aux mêmes critères de jugement. Distinguer l'asile politique de la migration économique. Accueillir avec toute la dignité requise ceux qui méritent d'être secourus, renvoyer chez eux ceux qui ne relèvent pas de l'asile. Occuper le centre, en quelque sorte, c'est être raisonnable et tenir compte de l'humanité de ceux qui souffrent. Théoriquement, une telle position devrait réduire au silence les plus acharnés des contempteurs du gouvernement. Cela a été vrai pendant quelques mois. Il faut maintenant reconnaître que le charme de M. Macron ne joue plus, que les critiques fusent, que le malaise s'est vaguement étendu à la majorité, que les décisions prises au nom d'un réalisme appliqué la main sur le cœur font quand même ruer dans les brancards ceux qui rejettent les solutions macroniennes.
Un mauvais procès
Sur l'immigration, la gauche s'appuie sur des informations non prouvées, mais qu'elle présente comme sûres et selon lesquelles les forces de l'ordre seraient, dans certains cas, d'une brutalité excessive à l'égard des migrants qui essaient de reconstituer une « jungle » à Calais ou tentent de s'implanter ailleurs dans la région, dans l'espoir de gagner l'Angleterre. M. Macron, il est vrai, a juré qu'il n'y aurait pas de jungle-bis. Il n'est pas complètement impossible que le ministre de l'Intérieur, qui n'a pas honte de tenter de juguler l'immigration clandestine, laisse faire la police et la gendarmerie sans trop leur demander de comptes. En revanche, le procès qui a été intenté publiquement au chef de l'Etat, d'abord sous la forme d'une tribune du prix Nobel de littérature, Jean-Marie Le Clézio, puis d'une couverture de « L'Obs » montrant le portrait de M. Macron dans des barbelés, ensuite de quelques déclarations excessives dont les socialistes et plus particulièrement Martine Aubry (« C'est une honte ! »), ont le secret, enfin d'une tribune publiée par « le Monde » et signée par quelques-uns des amis du président pendant que la droite, elle, juge dangereusement laxiste sa politique d'immigration, toutes ces réactions ont créé un nuage radioactif autour du pouvoir.
C'est un mauvais procès. Dans ce déluge de coups sévères, on trouve d'abord l'expression de quelques personnages contents de se donner bonne conscience à peu de frais ; même si des actes répréhensibles ont pu être commis par la police, cela ne veut pas dire que M. Macron soit allé personnellement déchirer des tentes ni même qu'il en ait donné l'ordre. C'est la manie de ceux qui ne gouvernent pas de reprocher aux gouvernants tout ce qui se produit de négatif, y compris la pluie en été. Mais un fait demeure, une colère nourrie par beaucoup de gens et pas seulement par ceux qui appartiennent au monde politique. Les organisations humanitaires sont montées elles aussi au créneau. M. Macron doit en tenir compte. Et se poser la question de la solidité des principes sur lesquels il a construit son programme. Certes, on ne change pas de cheval au milieu du gué. Mais le président doit se préparer à avoir une opposition forte et même injuste ; et comprendre surtout que celle de gauche n'annule pas celle de droite. Il est par exemple significatif que, depuis quelques jours, la France insoumise ait cédé aux Républicains la place de premier parti d'opposition.
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