Le président des États-Unis est en pleine forme. Sa cote de popularité atteint 46 %, ce qu'Emmanuel Macron, à 32 %, pourrait lui envier. Le chef de l'exécutif américain bénéficie d'une situation économique exceptionnelle, avec une croissance qui a bondi à 3,2 % au premier trimestre, un chômage résiduel de 3,6 %, des marchés au plus haut malgré leur sensibilité à la guerre commerciale avec la Chine, des hausses de salaires qui commencent à réduire les inégalités. Trump a aussi échappé aux affres où risquait de le plonger le rapport du procureur spécial Robert Mueller, dont il a estimé triomphalement qu'il prouvait l'absence de collusion entre la Russie et les dirigeants de sa campagne électorale en 2016, alors que le document affirmait le contraire. Bref, il pourrait bien être réélu en 2020, d'autant que le parti démocrate ne semble pas vraiment en mesure de désigner un candidat capable de le battre.
Ce qui n'enlève rien aux difficultés d'une politique fondée sur la force et appliquée avec vigueur non seulement par le président mais par le Pentagone et par le département d'État. Trump a en effet réussi à installer au pouvoir des hommes qui partagent ses idées, de sorte que les effets les plus pervers de sa diplomatie ne sont plus atténués par les nuances qu'auraient pu apporter, comme naguère, de hauts fonctionnaires moins enthousiasmés par le renversement des alliances, notamment avec l'Europe, et par la politique de l'intimidation. Envoyer par exemple un porte-avions, l'Abraham Lincoln, un mastodonte deux fois plus gros que le Charles de Gaulle, dans les eaux du Golfe persique n'empêchera pas l'Iran de reprendre ses recherches nucléaires, comme l'ont annoncé les dirigeants de Téhéran. M. Trump a aussitôt décidé un alourdissement des sanctions commerciales, mais il se plaint en somme de ce que Téhéran trahisse les termes d'un accord conclu naguère et que lui-même a dénoncé. S'il s'en était tenu à cet accord, signé par Barack Obama, le risque d'un conflit avec l'Iran n'existerait pas.
Pékin et Washington jouent à se faire peur
Dans la guerre commerciale avec la Chine, qui inquiète tant les marchés boursiers, c'est plutôt Pékin qui a tenté d'ignorer les méthodes de la diplomatie. Un nouvel accord devait être signé avec la Chine à Washington où était attendue une délégation dirigée par le vice-Premier ministre chinois. Elle n'est pas venue, si bien que M. Trump a fait une grosse colère et annoncé la hausse des tarifs douaniers sur 200 milliards d'exportations chinoises vers les États-Unis. Le monde a cru à l'avènement du protectionnisme jusqu'au moment où il a été question d'un nouveau rendez-vous sino-américain. Pékin et Washington jouent à se faire peur et les Chinois ne sont pas moins coriaces que les Américains en matière d'échanges commerciaux.
Mais il n'est pas vrai de dire que les Chinois tiennent les Américains par la barbichette parce qu'ils possèdent d'énormes avoirs en dollars qui, s'ils étaient retirés du Trésor américain, provoqueraient l'effondrement des États-Unis. La croissance chinoise depuis quarante ans, c'est le marché américain ; et les Chinois ne pourraient s'en passer qu'en se paupérisant eux-mêmes, ce qui est impensable et correspondrait à une forme de suicide.
Pour ce qui est de la Corée du Nord, Donald Trump a certes mis un terme aux lancers de missiles intercontinentaux qui menaçaient les côtes américaines, mais il n'a pas réussi à conclure un accord avec Kim Jong-un, lequel aurait repris un certain nombre d'essais. Contrairement à l'hostilité que l'Iran lui inspire, M. Trump entretient avec Kim une relation personnellle. Il ne manque jamais de l'encenser et il croit pouvoir le subjuguer. En réalité, Trump ne peut pas satisfaire les demandes excessives de son « ami » nord-coréen, qui n'abandonnera jamais ses ogives si, en échange, il n'obtient pas une garantie pour la pérennisation de son régime. Enfin, au Venezuela, M. Trump menace chaque jour le régime de Nicolas Maduro d'une intervention militaire, ce qui serait catastrophique dès lors que s'y trouvent des Russes et des Cubains voués à la protection du dictateur. Le chef de l'opposition, Juan Guaido, qui n'a pas obtenu le soutien de l'armée vénézuélienne, risque donc d'échouer.
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