Depuis le Programme national nutrition santé (PNNS) en 2001, prolongé en 2006 et en 2011, les comportements alimentaires et la situation nutritionnelle des Français ont peu évolué : obésité, sédentarité, inégalités sociales perdurent, voire s'aggravent. Santé publique France a élaboré pour 2019 deux niveaux de recommandations : des recommandations simplifiées, qui donnent de grandes orientations non quantifiées, et des recommandations détaillées.
« Les formulations simplifiées sont perçues comme moins contraignantes par le grand public. Elles suscitent un changement progressif, s’adaptant au rythme de chacun », explique Anne Juliette Serry, responsable de l’Unité alimentation et activités physiques à Santé publique France. Ces recommandations s'articulent autour de 3 slogans : « augmenter » « aller vers » « réduire », et sont résumées sur une infographie didactique. Parmi les grandes nouveautés, elles incitent à accroître la consommation de fruits à coque non salés qui font leur entrée dans ces nouvelles exigences nutritionnelles. Il s'agit d'en consommer une poignée par jour. Les légumes secs et les produits céréaliers complets et peu raffinés sont aussi ciblés en raison de leurs richesses en fibres (au moins deux fois par semaine). Les nouvelles recommandations engagent à orienter les choix vers la consommation de poissons gras et maigres en alternance, de pain complet ou aux céréales, de pâtes, de semoule ou de riz complets ; de préférer l’huile de colza, de noix et d’olive ; à manger des produits laitiers en quantité suffisante, mais limitées à deux par jour. En revanche, la viande (bœuf, veau, porc, agneau, mouton, gibier, abats) et la charcuterie font l’objet de préconisations spécifiques avec une quantité hebdomadaire à ne pas dépasser : 500 g pour les viandes et 150 g pour la charcuterie. Enfin, ces incitations nutritionnelles recommandent de réduire la consommation de produits sucrés ou salés, d'aliments gras et ultra-transformés et d’alcool (maximum deux verres par jour et pas tous les jours).
Autres points marquants à retenir
Parmi les nouveautés, les recommandations distinguent l’activité physique et la sédentarité. Cette dernière est considérée comme le quatrième facteur de risque de décès dans le monde. Un individu peut être à la fois actif en faisant du sport, et sédentaire en passant beaucoup de temps assis et de façon prolongée au quotidien (regarder la télévision, travailler sur un ordinateur, être passager d’un véhicule). Il est conseillé de prendre le temps de marcher un peu toutes les deux heures.
Pour la première fois, les nouveaux messages intègrent la question du développement durable et prennent en compte l'impact de l'alimentation sur l'environnement. Ils conseillent d'aller vers des fruits et des légumes de saison, des aliments de producteurs locaux et si possible des aliments bio. Ils mettent également en évidence l'étiquetage nutritionnel et incitent à écarter de la liste de courses les produits transformés avec un Nutri-Score D et E.
Recommandations relatives à l’alimentation, l’activité physique et la sédentarité pour les adultes, Santé publique France, 22/01/2019.
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