À Berlin par exemple, plusieurs pharmacies participent bénévolement à l’approvisionnement en produits de première nécessité des réfugiés, y compris bien sûr avec des articles d’hygiène et des médicaments OTC, mais il leur est en revanche interdit d’offrir directement des médicaments soumis à prescription, lesquels ne peuvent être délivrés que sur ordonnance médicale. Les pharmaciens, les industriels et les grossistes ne peuvent donner des médicaments qu’à des structures de santé agréées, disposant de médecins pour les prescrire ensuite individuellement. Pour cette raison, certains pharmaciens ont racheté des médicaments détenus dans leur propre stock pour les remettre à des organismes qualifiés.
En Sarre, c’est l’Ordre régional des pharmaciens qui a lancé un appel aux dons aux 300 officines du Land, ce qui a permis de constituer d’importants stocks pour le centre d’accueil de Lebach, une structure accueillant déjà 2 000 migrants syriens, et qui en reçoit 100 de plus tous les jours. Dans un certain nombre de centres d’accueil, des pharmaciens participent à l’organisation des soins médicaux en coopération avec d’autres professionnels, et établissent les listes de médicaments nécessaires. Ils s’inquiètent des conditions d’hygiène souvent précaires de ces centres d’accueil, très variables d’une ville à l’autre, et redoutent, comme les médecins, que des maladies infectieuses s’y développent, voire se propagent à la population environnante. Dans les grandes villes, et notamment dans la capitale, plusieurs pharmacies, tenues par des pharmaciens originaires du monde arabe, se mobilisent particulièrement pour les migrants, leur personnel ayant de surcroît l’avantage de parler leur langue.
Des procédures très strictes
En ce qui concerne l’approvisionnement à plus long terme des réfugiés, les pharmaciens doivent aussi suivre les procédures très strictes en vigueur dans ce domaine. Une fois « enregistrés », après des formalités qui peuvent prendre deux ou trois jours, les migrants ont droit à une protection sanitaire minimale. Ils peuvent se rendre chez un médecin pour des soins urgents, lequel pourra leur prescrire des médicaments qui seront alors délivrés gratuitement par le pharmacien ; ce dernier sera remboursé ensuite par les administrations compétentes. Toutefois, la liste des médicaments disponibles est strictement établie.
Parmi les migrants en provenance de Syrie, quelques pharmaciens ou étudiants en pharmacie attendent actuellement que l’administration allemande statue sur leur sort, mais n’ont pas le droit de mener une activité professionnelle pendant ce temps. Un jeune pharmacien, rencontré par nos confrères de la presse pharmaceutique allemande, explique qu’il a fui la Syrie pour échapper au service militaire, car il ne voulait pas prendre part à des combats dans lesquels il est certain qu’il aurait été tué. Ayant déjà obtenu son statut de réfugié, il souhaite aujourd’hui apprendre l’allemand et compléter ses études en Allemagne, car il n’existe pas de réciprocité des diplômes, pour pouvoir y travailler. D’autres jeunes pharmaciens souhaitent obtenir, à défaut d’un emploi fixe, des stages en pharmacie pour compléter leur formation.
Enfin, il convient de rappeler que, au-delà de l’aide apportée sur place aux migrants syriens, plusieurs organisations de pharmaciens bénévoles allemands apportent déjà de l’aide aux migrants qui traversent la Méditerranée, notamment dans des centres d’accueil en Grèce.
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