SUR LES 183 pharmacies du département, seulement 3 ont clairement refusé de participer au mouvement et 13 n’ont pas répondu à l’appel à manifester, constatent la Fédération du Haut-Rhin et la branche régionale de l’UNPF, l’URPA, qui s’était associée à la journée. Ce sont donc au moins 167 pharmacies qui sont restées fermées mercredi de 14 à 16 heures, pendant que leur personnel manifestait à Colmar, rejoint par une centaine d’étudiants de Strasbourg, ainsi que par le président de l’Ordre régional. « Notre mot d’ordre était purement départemental, rappelle Pierre Hickel, l’un des deux coprésidents de la Fédération 68, et nous l’avions lancé avant l’appel à la mobilisation du 30 septembre, à laquelle nous allons bien sûr participer. »
Les manifestants s’étaient donné rendez-vous Place Rapp, au centre de Colmar, pour défiler ensuite vers la préfecture, munis de banderoles et de pancartes illustrées. Certaines d’entre elles, très réussies, montraient un boucher avec un couteau et un tablier ensanglanté, avec comme légende « dites bonjour à votre nouveau préparateur ». Ils emportaient aussi des cartons dont l’utilité n’est apparue qu’une fois devant l’hôtel du préfet : ils les ont en effet empilés devant les grilles de l’imposant bâtiment pour en faire un mur. Quelques cartons sont d’ailleurs tombés sur les orateurs pendant les discours, suscitant l’hilarité générale. Mais le caractère bon enfant de la manifestation, sous le soleil, ne pouvait cacher les fortes craintes de la profession face aux menaces sur le monopole.
Comme le rappellent les pharmaciens, la fin du monopole sur les OTC ne fera « vraisemblablement pas » économiser d’argent aux consommateurs, ou alors un maximum de 6 euros par an, mais au détriment de la sécurité et de l’emploi. « Si chaque officine doit se séparer d’une personne pour réduire ses frais, cela fera 200 chômeurs de plus rien que dans le département : est-ce que ça vaut vraiment la peine de détruire la pharmacie pour ça ? », ont-ils ajouté.
À l’issue des discours, une délégation emmenée par Jean-François Kuentz, coprésident de la Fédération 68, et les autres responsables professionnels et ordinaux a été reçue par la chef de cabinet du préfet. « Nous lui avons expliqué nos revendications, mais aussi remis les propositions de la Fédération ainsi qu’une étude comparative sur les prix des médicaments en France et en Allemagne, qui montre que nous sommes bien moins chers que dans les autres pays », a précisé M. Kuentz. Il a rappelé, de plus, que les pharmaciens « se sentent dénigrés et attendent d’urgence un démenti du gouvernement sur les projets de vente de médicaments en grandes surfaces ».
Ressortis de la préfecture sous les applaudissements des manifestants, les organisateurs ont encore dialogué un moment avec la presse, puis appelé à la dissolution du mouvement, en donnant rendez-vous à tout le monde le 30 septembre : les pharmaciens sont appelés à fermer leurs officines le matin, mais aussi à se joindre à la manifestation des biologistes qui aura lieu l’après-midi à Strasbourg. « Et nous serons sans doute amenés à vous solliciter encore au cours des prochaines semaines », ont conclu les syndicats avant de lever le camp.
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