Dans l’ensemble des régions d'Australie concernées, les incendies ont entraîné une pollution aux particules excédant des dizaines de fois les taux de dangerosité fixés pour ces dernières, notamment autour de Sydney : cela se traduit pour les habitants par de nombreuses irritations respiratoires, ORL et oculaires, qui peuvent vite devenir dramatiques pour les personnes les plus fragiles.
Si les pharmaciens distribuent des quantités jusque-là inégalées de bronchodilatateurs et de masques de protection, il est hors de question pour eux de se limiter à ces simples ventes. Comme l’expliquent plusieurs d’entre eux dans la presse professionnelle, en ce moment largement dominée par ce sujet, chaque demande de Salbutamol doit s’accompagner d’un véritable entretien avec le patient, qui ne doit surtout pas croire qu’il suffit d’inhaler de la Ventoline plusieurs fois par jour pour ne plus courir de risque. Les pharmaciens constatent ainsi que beaucoup de patients, asthmatiques ou non, ne savent pas forcément comment s’administrer au mieux leurs médicaments, et doivent donc les former au bon usage ; de plus, les fumées peuvent révéler des affections respiratoires jusque-là méconnues par les patients, qui doivent pouvoir être orientés vers les médecins.
Courage et abnégation
Depuis des semaines, ce discours est devenu la règle dans toutes les officines, mais certaines d’entre elles, au contact immédiat des incendies, se retrouvent en première ligne à l’orée, voire au cœur des forêts disparues. Il y a quelques jours, plusieurs médias ont rendu hommage au courage d’un officinal d’une petite ville côtière, Malua Bay, qui a décidé de rester dans son officine alors même qu’une grande partie de sa commune, y compris sa propre maison, était dévorée par les flammes. « Je reste parce que les habitants du secteur ont besoin de moi, surtout ceux qui ont perdu tous leurs médicaments et leurs ordonnances dans l’incendie de leur maison », explique Raj Gupta, pharmacien d’origine indienne, arrivé ici il y a 28 ans. Beaucoup de routes étant impraticables, il constitue l’un des rares professionnels de santé sur place, car la ville n’a pas de médecin. L’électricité ayant été coupée dans son officine, il travaille sans courant ni informatique, avec une abnégation qui force l’admiration de tous.
Pour le président de la Société pharmaceutique d’Australie, Chris Freeman, beaucoup de pharmaciens font preuve d’un même héroïsme, et les événements actuels mettent en avant l’importance de l’officine en tant qu’espace de santé de premier recours : il espère, une fois le calme revenu, que les législateurs se souviendront de l’importance prises par les pharmacies dans ces situations exceptionnelles… et traduiront ce souvenir par une augmentation des compétences et des missions officinales, notamment en matière d’urgences.
De plus, les incendies ont révélé des problèmes souvent difficiles à résoudre, que ce soit en matière d’approvisionnement par les grossistes ou de « transferts provisoires » d’officine. Certaines sont en effet situées dans des zones où la population a été totalement évacuée, et leur réouverture ailleurs, en urgence, bute parfois sur des obstacles difficiles à aplanir. Dans tous les cas, conclut M. Freeman, « les efforts extraordinaires des pharmaciens confrontés aux incendies ne devront pas être oubliés une fois éteints ces derniers ».
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