EN MOINS D’UN AN, les pharmaciens d’officine et leurs confrères hospitaliers ont su se rendre indispensables. Leur avis est aujourd’hui requis par les autorités de tutelle, au même titre que les autres professionnels de santé. La Haute Autorité de santé (HAS), qui souhaite traiter avec une représentation unique de chaque profession, est à l’origine de la création du collège de la pharmacie d’officine et de la pharmacie hospitalière (CPOPH).
À peine sa phase constitutive finalisée, le collège a été sollicité à douze reprises par la HAS, la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) ou encore l’Agence nationale du médicament (ANSM). Les recommandations de ces neuf instances syndicales, scientifiques et savantes de la profession* ont été requises sur des sujets aussi variés que la prise en charge de la douleur chez l’enfant, du VIH, des défibrillateurs, ou encore sur l’arrêt des benzodiazépines, la sortie d’hospitalisation et les soins palliatifs, ainsi que sur le retour à domicile et l’insuffisance cardiaque… Au premier rang des interventions, « l’ordonnance de la sortie d’hôpital », à paraître prochainement, ou encore la bonne communication du patient avec son pharmacien.
À chaque fois que la relation patient est au cœur du sujet, la position commune - et le regard croisé - des pharmaciens officinaux et hospitaliers sont très attendus. « Jusqu’alors, et bien que des produits de santé soient en jeu, la HAS sortait des recommandations sans l’avis des pharmaciens qui, parfois, allaient à l’encontre de nos préconisations sur le bon usage », décrit Mariannick Le Bot, présidente du SYNPREFH* et trésorière adjointe du collège. « Désormais, nous sommes non seulement entendus mais aussi respectés », se félicite Marie-Josée Augé-Caumon, sa présidente. En retour, le collège ne détient aucun rôle politique, ni aucun enjeu autre que celui de la pratique professionnelle. « Nous ne sommes pas là pour pallier les déficiences de l’État », déclare sans ambages, Philippe Arnaud, son secrétaire général, évoquant les ruptures d’approvisionnement.
Un service rendu multiple.
À l’aube de sa deuxième année, le collège est en pleine phase ascendante. Il ne lui reste plus qu’à trouver des fonds de financement stables et indépendants pour compléter son budget annuel de fonctionnement de 9 000 euros constitué exclusivement des cotisations de ses membres. Le recrutement de nouveaux partenaires servira à enrichir son pool d’experts pour répondre aux nombreuses demandes de la HAS. « Il n’est pas une ligne du plan de travail de la HAS où nous ne soyons sollicités », affirme Marie-Josée Augé-Caumon. Elle décrit la densité d’un travail entre parties prenantes, experts, relectures… « Il faut douze à dix-huit mois entre le lancement et l’aboutissement d’un sujet. »
Comme l’indique Rémy Collomp, vice-président du collège et vice-président de la SFPC*, le collège pourrait être amené à travailler avec d’autres collèges ou sociétés savantes sur des pathologies. Car le service rendu ne se limite pas aux autorités de tutelle. Le collège a également pour rôle de diffuser les recommandations auprès des pharmaciens. Voire de faire émerger les centres d’intérêt de la profession, comme le conditionnement à l’unité ou encore les effets iatrogènes de la prescription en DCI…
Autre vocation du collège, il a le pouvoir de « s’autosaisir » de thèmes en lien avec les bonnes pratiques de la profession. Hospitaliers et officinaux planchent ainsi de concert sur des sujets aussi variés que le DPC, la fluidité du parcours patient, les interventions pharmaceutiques, y compris les déclinaisons des prescriptions au monde officinal… Autant de thématiques susceptibles de renforcer les liens ville-hôpital et les relations intraprofessionnelles.
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