« NOUS AVONS ressenti la secousse assez fortement mais pas assez pour se rendre compte des dégâts que cela pouvait engendrer à Port-au-Prince », raconte Benoît Kergaravat, de l’association PAH (Pharmacie et aide humanitaire). En mission, dans le cadre du diplôme universitaire (DU) depuis novembre 2009, dans la région des Cayes avec d’autres officinaux, au sud ouest d’Haïti, le jeune homme se souvient de l’affolement général, des cris et implorations qui ont duré plusieurs heures après la secousse, de la rumeur de tsunami qui a suivi. Puis de la prise de conscience le lendemain, via le travail de la presse et des ONG. S’il y a peu de victimes aux Cayes, la région voit affluer depuis la semaine passée de nombreux blessés en provenance de Port-au-Prince, la capitale qui a été durement touchée par le séisme. « Ils arrivent pour de la trauma, des plaies profondes et infectées ».
Basé à l’hôpital de l’Immaculée conception des Cayes avec sa consœur, Caroline Kerschen, Benoît Kergaravat déplore le peu de médicaments à disposition, notamment des antidouleurs en comprimés qui ne sont pas adaptés. Les besoins ? Antibiotiques injectables divers, AINS, solutés de type Ringer Lactate, chlorure de sodium, dextrose water, dextrose sodium et le matériel nécessaire à la perfusion, compresses stériles, bandes élastiques, gazes, désinfectants, plâtres, gants, seringues, bistouris…
Dons d’argent exclusivement.
« Nous sommes en discussion avec le directeur départemental sanitaire pour débloquer des médicaments. La pharmacie des urgences permet de rationner et de contrôler l’utilité et la validité des prescriptions. La prise en charge s’organise et je pense que nous pourrons améliorer l’utilisation des médicaments par la mise à disposition d’informations aux médecins concernant les médicaments disponibles », note Benoît Kergaravat, qui déplore l’arrivée de médicaments non adaptés ou périmés.
L’équipe de PAH s’est vue confier la gestion des médicaments de l’hôpital. « Nous vivons dans l’urgence et nous rencontrons chaque jour de nouvelles difficultés. Nous avons créé un dépôt où nous stockons les médicaments qui arrivent. Nous avons monté une pharmacie provisoire aux urgences et nous assurons la dispensation pour éviter les abus et permettre une meilleure prise en charge des malades. Malheureusement, les stocks diminuent rapidement. Nous avons également la responsabilité de dispatcher les médicaments entre les différents sites, et, depuis mardi, nous gérons la pharmacie de l’hôpital de campagne monté par les Nations Unies », témoigne Caroline Kerschen.
L’ensemble des associations humanitaires françaises rappelle que les dons d’argent sont le seul moyen d’aider, l’envoi de médicaments non utilisés étant non seulement interdit depuis la France, mais provoquant de graves problèmes de gestion sur place. Rendez-vous sur les sites Internet de PAH, PHI, ACTED, Médecins du Monde, Médecins sans frontières, etc. pour en savoir plus.
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