CHAQUE ANNÉE plus nombreux, les automates de tous ordres, allant des commissionnaires aux chaînes de conditionnement individuel en passant par les guichets de délivrance automatisés, trônent dans toutes les halles du salon. Mais, à côté de ces équipements lourds, les pharmacies clé en main, que l’on peut monter en quelques jours pour en faire des officines provisoires ou des filiales secondaires, autorisées depuis 2004 en Allemagne, connaissent un succès croissant, à l’image du low-cost et du hard discount dans d’autres activités commerciales. Les agenceurs, les sociétés informatiques et financières, et les fabricants de génériques ou d’OTC occupent, pour leur part, de nombreux stands du salon, où les animations commerciales ou promotionnelles se sont faites, cette fois, plus discrètes que les autres années.
L’accent sur les services.
Mais Expopharm met aussi plus que jamais l'accent sur les services, qui permettent aux pharmaciens de travailler plus efficacement et de gagner des clients. Des sociétés de conseil et des groupements proposent aux pharmaciens des offres individualisées en matière de marketing, de promotion et de positionnement. Comme en France, certains groupements deviennent maintenant de véritables enseignes. Gesine, particulièrement implanté à Berlin et sa région, veut, lui, aller plus loin et se transforme actuellement en grossiste coopératif. Cette mutation, stimulée par les relations souvent tendues entre les grossistes traditionnels et les officinaux, permettra aux pharmaciens, selon ce groupement, de mieux résister aux évolutions économiques défavorables, notamment en matière de marges et de rabais.
Le Congrès, organisé parallèlement au salon, a particulièrement insisté sur la qualité du service pharmaceutique et du conseil. Selon une enquête réalisée par l'association fédérale des pharmaciens allemands auprès de 100 pharmacies pilotes, plus d’une personne sur cinq prenant un médicament en automédication commet une erreur qui peut parfois être grave : soit certains patients demandent des médicaments qui ne sont pas adaptés à leur affection, soit ils en achètent alors qu'ils devraient consulter un médecin, soit ils les prennent trop longtemps. Ce sont les antalgiques, et plus particulièrement les antimigraineux, qui sont les plus mal consommés par les patients, suivis par les médicaments contre les refroidissements et contre les troubles digestifs. En outre, ils n'en connaissent souvent pas bien les contre indications.
Bien sûr, les pharmaciens ne décèlent ces erreurs que lorsque des patients leur en parlent ou demandent d'eux-mêmes des produits mal adaptés, et les chiffres sont plus élevés si l'on pense à tous les médicaments que les clients conservent chez eux et réutilisent de leur propre initiative.
Cette enquête, comme de nombreuses autres études, conforte les pharmaciens dans leur opposition aux ventes par correspondance incontrôlées, comme ils l'ont rappelé encore une fois officiellement lors du congrès.
Ce dernier a été l´occasion aussi, pour les pharmaciens, de revenir abondamment sur le jugement de la Cour européenne de justice du 19 mai dernier, qui réserve la propriété des officines aux seuls pharmaciens, en estimant que l’Union européenne n’a pas à s’immiscer dans ce débat. Pour les pharmaciens, ce jugement est une énorme bouffée d’air qui leur permet à nouveau d’aborder l’avenir avec plus de confiance. Une situation qui profite aussi aux investissements dans les officines, constatent de nombreux fournisseurs et prestataires, car les pharmaciens, avant le 19 mai, se montraient souvent attentistes en matière de renouvellement ou d’investissements lourds… Aujourd’hui, constatent les exposants à Expopharm, ils sont plus motivés pour investir, même si la crise économique générale continue à peser sur leur enthousiasme.
Des initiatives innovantes.
Dans le même temps, beaucoup de pharmaciens prennent des initiatives pour mieux sensibiliser la population à la prévention et à la santé, mais de manière innovante et dynamique. Plusieurs pharmacies viennent ainsi de louer, à tour de rôle, un colon géant en toile, cylindre de 26 mètres de long et de 2,80 mètres de diamètre, que les visiteurs sont invités à traverser. Ils voient ainsi comment fonctionne cet organe, mais aussi, de l'intérieur, ses différentes altérations allant du polype au cancer. Destiné au grand public ainsi qu’à la formation continue des professionnels, avec différents niveaux d'explications et de commentaires, ce colon géant, réalisé en Allemagne sous l’égide de la Fondation Félix Burda par des designers et des pharmaciens, a déjà été installé devant plusieurs officines, et sert de cadre à des débats et ateliers sur la prévention. Comme l’explique la société qui le loue aux pharmaciens, « tout le monde en parle lorsqu’il est dans une ville : c’est un moyen pour le pharmacien de mieux se faire connaître et d’attirer vers lui une nouvelle clientèle, tout en montrant son rôle face aux troubles intestinaux ». Déjà présenté dans plusieurs pays, il sera prochainement exposé à Lyon, à l'occasion d’une semaine de prévention.
Comme lors des années précédentes, le salon Expopharm a attiré environ 25 000 visiteurs dont une moitié de pharmaciens, qui ont pu visiter près de 470 stands de tous types répartis dans trois grandes halles, sans parler des nombreux ateliers et séminaires. Le prochain salon Expopharm se tiendra à Munich du 27 au 31 octobre 2010.
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