Si la Commission européenne est souvent loin d’éprouver de la tendresse pour les pharmacies d’officine, elle n’en plaide pas moins pour le développement de la prévention et des soins primaires, qui font justement partie des missions assurées par ces dernières. C’est ce que constate le Groupement pharmaceutique de l’Union Européenne (GPUE), représentant officiel, à Bruxelles, des 160 000 pharmacies réparties dans 31 pays européens, dans une intéressante synthèse portant sur la manière dont l’Europe voit l’avenir de ses systèmes de santé.
Le groupe de travail économique du GPUE a recensé les études et publications effectuées sur ce thème par l’Union européenne et l’OCDE, soit directement sous leur nom, soit à travers les nombreuses fondations et autres observatoires qui travaillent sous leur égide. De manière quasi-systématique, toutes insistent sur l’indispensable promotion des soins primaires, et relèvent la nécessité d’encourager la prévention pour réduire la mortalité évitable. Elles soulignent aussi l’importance d’une bonne organisation territoriale de la santé, notamment dans les zones géographiques les plus éloignées des grands centres. En l’absence de ces mesures, avertissent leurs auteurs, la mortalité et la morbidité évitables continueront de progresser, ce qui constitue d’abord des drames humains inutiles, mais aussi une charge financière toujours plus insupportable.
Les objectifs listés par ces études officielles correspondent à ceux des pharmacies d’officine, rappelle pour sa part le GPEU dans son document, en soulignant combien les pharmaciens remplissent déjà, sur le terrain, les missions que les institutions internationales entendent développer encore plus à l’avenir. Ces doctes travaux confortent ainsi la volonté des pharmaciens de s’engager encore plus dans ces directions.
Comparaisons européennes
En les intégrant plus étroitement avec les autres professionnels de premier recours, souligne le Groupement pharmaceutique, les pharmacies peuvent aussi orienter les patients entrant dans un parcours de soins, tout en délestant les autres services de santé souvent surchargés. Elles sont les mieux placées, poursuit-il, pour favoriser l’accès de tous les patients aux médicaments innovants, tant en matière de distribution que de suivi. Elles jouent de même un rôle important en matière d’économies de la santé grâce à la distribution des génériques les mieux adaptés. Enfin, le GPEU appelle les institutions européennes à renforcer les missions des pharmaciens en matière de vaccination, de pharmacovigilance et de lutte contre la résistance aux antimicrobiens.
Comme c’est souvent le cas dans ce genre de documents internationaux, qui nécessitent un consensus de tous les pays avant d’être publiés, cette synthèse du GPEU manque un peu de détails concrets. Cet inconvénient est partiellement compensé par un tableau présentant les missions et activités des pharmaciens d’officine de 24 pays : il montre leur progression, mais aussi les progrès qui peuvent encore être réalisés.
Ainsi par exemple, les pharmaciens de presque tous les pays garantissent un service de nuit, éliminent tout ou partie des déchets médicaux, proposent une contraception d’urgence ou prennent des tensions. En revanche, ils ne vaccinent que dans 9 pays, et ne proposent des entretiens pharmaceutiques ou des aides au suivi des traitements que dans 14 pays. Dans 18 des pays étudiés, les pharmaciens mesurent aussi les glycémies, tandis qu’ils mesurent le cholestérol dans 17 pays et assurent des aides au sevrage tabagique dans 19 pays.
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