« En deuxième année de pharmacie, je devais trouver une officine pour y effectuer un stage de six semaines. Je suis allée voir celle où mes parents avaient l'habitude de se rendre pour se procurer leurs médicaments, à quelques rues du domicile familial. J'ai eu de la chance : le « patron » (l'un des deux co-titulaires de l'officine) a tout de suite accepté de m'intégrer en tant que stagiaire. Il m'a prise sous son aile et m'a appris les rudiments du métier », confie Clémence. L'expérience est concluante. À l’issue de ce stage, les titulaires proposent à Clémence de travailler un samedi sur deux et quelques soirs par semaine, en tant qu'étudiante au sein de leur officine. « J'ai également effectué tous mes stages officinaux dans cette pharmacie, y compris celui de fin d'études », précise Clémence.
« Durant mes stages, les titulaires m'avaient prévenue qu'ils ne pourraient pas m'embaucher à la fin de mes études car l'équipe était au complet. De mon côté, j'hésitais entre la branche officinale et hospitalière. Mais mon stage de cinquième année à l'hôpital ne m'a pas plu : je n'étais pas en contact avec les patients. Je me suis alors rendu compte que cette relation de proximité nouée avec les patients à l'officine, je ne l'aurai nulle part ailleurs ! À partir de ce moment-là, j'ai décidé de commencer ma carrière en tant qu'adjointe en pharmacie », indique Clémence.
Un chemin tout tracé
En juin 2018, à la fin de ses études, Clémence bénéficie d'un deuxième « coup de chance ». La préparatrice de la pharmacie de Sainte-Foy-lès-Lyon quitte l'officine. Son poste se libère. Les titulaires en profitent pour créer, à la place, un poste de pharmacien adjoint à temps plein. « Ils m'ont tout de suite appelée pour me le proposer. J'ai accepté ce poste sans hésiter car je connaissais bien l'équipe et la patientèle. Mes premiers pas en tant qu'adjointe se sont donc déroulés dans la continuité de mes stages. Je n'ai pas eu besoin de m'intégrer : cela faisait cinq ans que je travaillais au sein de cette officine en tant qu'étudiante. J'avais toute confiance en mes patrons : ils sont très pédagogues et conciliants. Mes rapports avec mes collègues (deux étudiants en pharmacie et un apprenti préparateur) sont également très bons. Nous nous voyons souvent en dehors de l'officine », affirme Clémence.
Des missions variées
Durant ses six premiers mois en tant qu'adjointe, Clémence effectue essentiellement des missions de « comptoir » : elle dispense les médicaments aux patients, s'assure de leur bonne compréhension du traitement, leur délivre des conseils personnalisés en fonction de leurs besoins et de leurs pathologies… « L'officine de Sainte-Foy-lès-Lyon étant également spécialisée en phytothérapie, en nutrition, en orthopédie et dans la fourniture de matériel médical, j'avais été bien formée à ces domaines durant mes stages. J'ai donc pu prendre en charge les patients en la matière, dès mes débuts en tant qu'adjointe », précise Clémence.
Autre mission que la jeune femme gère très vite : la relation avec les laboratoires pharmaceutiques. « Ma patronne m'a tout de suite confié la gestion de deux laboratoires : commandes, négociations produits, marchés, rendez-vous avec les commerciaux… Ces missions sont très différentes de celles qui constituent le cœur de métier du pharmacien : elles me plaisent beaucoup et ajoutent une corde à mon arc », ajoute Clémence. Par ailleurs, la jeune officinale a rapidement endossé d'importantes responsabilités. « Au bout d'un mois et demi en tant qu'adjointe, j'ai dû gérer seule le personnel et la pharmacie dans sa globalité. Car mes patrons avaient décidé de partir en vacances. Cela s'est bien passé. Le fait d'avoir été embauchée en tant qu’adjointe au sein de la pharmacie où j'ai effectué tous mes stages d'étude m'aide beaucoup à avoir confiance en moi », assure Clémence.
La relation patients au premier plan
Outre la variété de ses missions, Clémence apprécie son cadre de travail : « Sainte-Foy-lès-Lyon est une commune privilégiée, à 10 minutes en voiture du centre de Lyon. La patientèle est plutôt aisée ; elle est, surtout, très courtoise. Sainte-Foy-lès-Lyon est aussi une zone qui manque de médecins généralistes. J'aime beaucoup travailler le samedi car peu de cabinets médicaux sont ouverts. Les patients viennent alors nous voir, au lieu de consulter un médecin, pour des pathologies bénignes : maux de gorge, cystites, gastro-entérites… Ils se rendent compte que le pharmacien est très compétent dans ces domaines. Souvent, ils reviennent à l'officine pour nous dire qu'ils ont été satisfaits du médicament et des conseils que nous leur avons délivrés. Cela est très gratifiant et motivant pour un jeune adjoint. »
La gestion de la relation avec le patient, primordiale pour tous les officinaux, Clémence l'a apprise durant ses stages. « À la faculté de pharmacie (Claude Bernard à Lyon), les cours de pharmacologie étaient bien organisés et de très bons niveaux. Mais nous n'avions quasiment pas de cours de pratique, que ce soit au niveau du comptoir ou concernant le comportement à adopter vis-à-vis des patients. De même, nous avons été peu formés à la phytothérapie, à l'homéopathie et à la micronutrition, par exemple. Or ces domaines font partie intégrante de notre métier », souligne-t-elle.
Un exercice en phase avec ses attentes
Globalement, Clémence se dit « très satisfaite » de sa profession. « L'exercice officinal en tant qu'adjointe correspond bien à mes attentes. Je suis ravie que le métier soit en pleine évolution. Côté nouvelles missions, nous pratiquons la vaccination antigrippale. En revanche, nous ne proposons pas encore d'entretiens pharmaceutiques, ni de bilans de médication. Mais la pharmacie va bientôt s'agrandir : elle bénéficiera d'un espace dédié aux entretiens. Seul bémol concernant mes missions, le côté administratif : factures, remises, vérification des refus de remboursement de la Sécurité sociale ou de la mutuelle. Ces tâches chronophages représentent la partie la moins agréable du métier. Mais il faut les maîtriser. D'autant plus que j'aimerais m'installer en tant que titulaire, en association avec d'autres pharmaciens, d'ici à quelques années », conclut-elle.
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