L’Afrique, berceau de l’humanité, n’a jamais vécu dans l’isolement. Outre les relations entre ses différentes communautés, ce qui nous est connu par l’évolution des langues, elle a entretenu des échanges depuis l’antiquité, en commerçant avec l’Égypte, la Grèce, Rome. Puis, à partir du Ier siècle, avec les Perses, les Arabes, les Indiens et les Chinois, même si les cartes ne mentionnent que les côtes nord et est du continent jusqu’à l’arrivée des premiers navires portugais au XVe siècle.
Les 300 objets (sculptures, pièces d’orfèvrerie et d’ivoire, tissus…) de l’exposition « l’Afrique des routes », au musée du Quai Branly (1), témoignent de la diversité et de l’importance de ces échanges, qui englobent aussi le savoir-faire et la culture. Les villes reflètent les différentes civilisations, depuis Nok, au premier millénaire avant notre ère, jusqu’aux comptoirs européens, en passant par Carthage, Méroé l’Égyptienne, Lepcis Magna la romaine, Tombouctou, Zanzibar, occupé depuis le IIIe millénaire avant notre ère, successivement par les Africains et les Perses.
Les Africains ont échangé leur or, leurs minerais, leur ivoire et leurs esclaves contre le sel, indispensable à leur survie, les perles d’Égypte puis de Venise, à la fois monnaie d’échange, parure et pourvues de vertus magiques. Les religions et l’art circulent sur ces routes, tout comme les plantes : la collection de l’Université de Florence, rapportée en 1930, témoigne de l’apport médicinal et pharmacologique de l’Afrique.
Si les objets qui racontent cette histoire ne sont connus que depuis la période coloniale, les peintures rupestres du Tassili, en Algérie, en figurant des chars à roue attelés de chevaux, attestent de l’usage de moyens de transport au IIe millénaire avant notre ère.
Les voies maritimes
Avec l’exposition « Aventuriers des mers, de Sindbad à Marco Polo », à l’Institut du monde arabe (2), c’est à travers les récits de grands voyageurs, des débuts de l’Islam à l’aube du XVIIe siècle, que l’on découvre les voies maritimes de la Méditerranée à l’océan Indien et jusqu’en Chine. Ils ont caboté, maîtrisé la mer et ses tempêtes, adapté les connaissances astronomiques (se repérer avec l’étoile polaire à l’aide d’une corde et d’une plaquette percée pour connaître la latitude) et cartographiques (la « Géographie » d’Al-Idrîsî pour le roi de Sicile, au XIIe siècle).
Nous embarquons avec l’Andalou Ibn Jubayr (1145-1217), le Vénitien Marco Polo (1254-1324), Ibn Battuta, né à Tanger (1304-1377), l’amiral de la flotte impériale chinois musulman Zheng He (1371-1433), Ibn Mâjid, du golfe arabo-persique (1432-1500), et le Vénitien Vasco de Gama (v.1460-1524), qui, en passant par le cap de Bonne-Espérance, ouvre une nouvelle voie entre l’océan Indien et l’Europe.
Une exposition réalisée en partenariat avec le MuCEM de Marseille.
(1) Jeudi, vendredi et samedi de 11 à 21 heures, mardi, mercredi et dimanche jusqu’à 19 heures. Jusqu’au 12 novembre. Tél. 01.56.61.70.00, www.quaibranly.fr
(2) Tous les jours sauf lundi de 10 à 18 heures, le week-end jusqu’à 19 heures. Jusqu’au 26 février. Tél. 01.40.51.38.38, www.imarabe.org
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