Le bilan annuel permet de fixer les idées sur un passé récent. Néanmoins, il est préférable d’en tirer les enseignements sur la façon dont l’année écoulée prépare l’année qui vient. Ce qui gêne la réforme, ce n’est pas que le pouvoir n’en sache pas la nécessité et le contenu, mais la résistance qu’elle provoque à droite par principe. Le vrai problème, c’est que, en France, la réforme est associée au libéralisme, qu’elle accompagne une mondialisation honnie et pourtant inévitable, qu’elle menace le confort d’une société socialement protégée. Toute l’année, nous avons exalté le fameux « modèle français » sans paraître nous douter qu’il ne sera pérenne que si nous l’amendons sans ménagements. C’est pour le maintenir qu’il faut réformer, sinon il finira par périr sous le poids accablant de l’endettement.
Manuel Valls en est conscient, qui préconise une réforme permanente. Il a raison, mais en le disant, il accumule les obstacles à franchir. Le Premier ministre est bien obligé de passer des compromis avec sa gauche s’il ne veut pas gouverner de façon autoritaire ou s’il veut accompagner François Hollande jusqu’au terme de son mandat. 2015 sera, de ce point de vue, l’année de la grande explication, notamment lors du congrès du PS en juin où il faudra bien que l’on décide si, oui ou non, les socialistes vont s’associer à la réforme. Je ne suis pas sûr du tout que le chef du gouvernement remportera une victoire. Je constate que le seul travail dominical est accueilli par une levée de boucliers, que les décisions prises légalement, par exemple dans l’affaire du barrage de Sivens, sont combattues par des manifestants violents et irréductibles, que tout le monde manifeste, des opposants au mariage pour tous aux notaires et aux pharmaciens en passant par les chauffeurs de taxis et les élus des régions, que le droit d’avoir un avis différent s’est transformé en droit d’empêcher ce que décide la majorité. Dans ces conditions, ce n’est pas être pessimiste que de craindre qu’un affrontement entre un pouvoir qui, sous la houlette de M. Hollande, ménagera la chèvre et le chou et des intérêts particuliers innombrables ne finisse par produire des réformes tièdes et peu efficaces.
La rechute des retraites.
Un rapport de la Cour des comptes montre par exemple que le système des retraites complémentaires est dans le rouge et accumule les pertes depuis 2010 alors que les pensions des cadres ont été gelées depuis plus de deux ans. Le gouvernement (de Jean-Marc Ayrault) a tout fait pour ne pas prolonger la date de départ en retraite, mais celui de M. Valls, s’il ne veut pas que les régimes soient en cessation de paiement, devra adopter l’alllongement des carrières d’au moins deux ans. Est-ce faisable politiquement ? Mais les cadres et les retraités peuvent-ils encore croire que l’État va continuer indéfiniment à emprunter sur les marchés, ce qui est incompatible avec les règles européennes ?
Il y aurait tant à dire sur cette année qui touche à sa fin, mais j’ai préféré envisager ici l’avenir qu’elle nous a préparé. Nous n’avons pas le choix : il faut changer ou périr. Nous ne pouvons pas attendre la fin du mandat présidentiel pour adopter une politique réformiste, elle doit être engagée maintenant. En attendant les réglements de comptes électoraux, le pays a besoin d’être mis sur les bons rails.
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