Alors qu'Emmanuel Macron reçoit ce 5 mars une trentaine de chercheurs pour évoquer la lutte contre le coronavirus, les universitaires appellent ce même jour à « arrêter la recherche » pour protester contre la loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR).
Alors que le texte n'est pas encore connu et doit être présenté au printemps par le gouvernement, des rapports commandés par le ministère de l'Enseignement supérieur ont déjà été dévoilés et inquiètent les enseignants-chercheurs. La coordination nationale des « facs et labos en lutte », instigatrice des actions de mobilisation prévues ce 5 mars, réunit 111 universités et écoles, 268 laboratoires et 145 revues scientifiques. Tous s'opposent à une réforme qui pourrait « précariser encore davantage la recherche » selon eux. Interrogée sur « France Inter » Tatiana Sachs, maître de conférences en droit à l'université Paris-Nanterre, redoute tout particulièrement que le financement de la recherche « puisse être indexé sur la réalisation de certains projets, dans une logique de compétition ». Selon l'universitaire, cela « limiterait la liberté du chercheur » qui ne pourrait plus mener des projets qui se situeraient « hors des lignes de financement des organismes nationaux, publics ou privés ». Concrètement, les syndicats de l'enseignement et les universitaires estiment que les financements pourraient, à l'avenir, être alloués en priorité à des projets surtout intéressants du point de vue économique.
Les enseignants-chercheurs mobilisés dénoncent également les nouveaux modes de recrutement par contrats envisagés par le gouvernement dans le cadre de la loi LPPR. Sont à l'étude, un contrat dit « de mission scientifique » qui s'interrompt dès qu'un projet de recherche est achevé et des « chaires de professeurs junior ». Des contrats censés redonner de l'attractivité à la profession mais qui ne feraient qu'accroître la précarité des chercheurs selon les opposants au projet de loi. Déjà engagée depuis trois mois, la contestation du milieu universitaire pourrait encore se poursuivre jusqu'à l'année prochaine. Le gouvernement a en effet fixé à début 2021 la date d'entrée en vigueur de la loi LPPR.
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