LA NOUVELLE COALITION gouvernementale s’est en tout cas clairement exprimée contre les « dépôts d’ordonnances » mis en place par deux grandes chaînes de drogueries, qui doivent permettre aux clients d’y apporter leur ordonnance et de récupérer leur commande un peu plus tard. Ces systèmes n’ont toutefois pas encore pu fonctionner, en dehors de quelques rares et brèves expériences locales, les pharmaciens étant chaque fois parvenus à les bloquer en saisissant la justice au nom de l’exercice illégal de la pharmacie. Mais l’opposition du nouveau gouvernement à ce type de dépôts, de même d’ailleurs que sa défiance à l’égard des « pharmacies virtuelles », met du baume au cœur des pharmaciens « classiques », assez malmenés il est vrai par les initiatives prises depuis 2001 en matière de distribution pharmaceutique par la ministre sortante, la sociale-démocrate Ulla Schmidt. En outre, les pharmaciens se félicitent de l’une des toutes premières décisions du nouveau gouvernement, qui vient de confirmer clairement l’interdiction des ventes par correspondance de médicaments… vétérinaires, et espèrent qu’il en sera un jour de même pour tous les médicaments.
Un certain déplaisir.
À l’inverse, la profession a pris note avec un certain déplaisir de l’initiative de la caisse de maladie du géant allemand de l’énergie et de l’électricité E.ON, qui vient d’installer dans son siège de Düsseldorf un terminal relié à la pharmacie virtuelle hollandaise Europa-Apotheek. Les employés d’E.ON peuvent y déposer leurs ordonnances et seront livrés le jour même sur leur lieu de travail, la frontière hollandaise n’étant, il est vrai, qu’à une trentaine de kilomètres de Düsseldorf. Les employés utilisant cette formule économiseront ainsi les forfaits par boîtes exigibles en Allemagne, la caisse de maladie d’E.ON prenant par ailleurs en charge le reste de la dépense, comme pour n’importe quel médicament. La caisse présente cette initiative comme un nouveau service pour ses assurés, en rappelant que ces derniers gardent, bien sûr, la liberté d’acheter leurs médicaments dans une pharmacie traditionnelle…
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