Le déficit va certainement dépasser les trois pour cent cette année. Les avantages accordés aux gilets jaunes sont chiffrés entre dix et douze milliards, dont le montant n'est pas prévu par la Loi de finances de 2019. Du coup, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire et, plus particulièrement celui des Comptes publics, Gérald Darmanin, envisagent de créer de nouveaux impôts. M. Darmanin, par ailleurs ministre actif et efficace, semble tout aussi dynamique quand il doit taxer que lorsqu'il réduit la dépense publique. Le ministère des Finances n'a jamais manqué d'imagination quand il a eu besoin d'une nouvelle recette, mais cette fois, il va encore plus loin.
C'est la loi du pendule. Réduire la dépense publique, c'est fatalement réduire les revenus des pauvres et de la classe moyenne et favoriser les riches ou les nantis. Mais le pendule revient à sa position initiale : il va falloir de nouveau taper sur les dits riches pour satisfaire les pauvres. J'ai parlé d'imagination, mais au fond, on en revient toujours aux mêmes recettes. L'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) a été aboli, il suffit de le rétablir. Les niches fiscales représentent quelque 100 milliards de manque à gagner pour l'État, il suffit de les supprimer. Personne ne dit la vérité : mettre des impôts là où il n'y en a pas, cela revient à les augmenter, alors que ce gouvernement n'a cessé de nous dire qu'il était de son devoir de diminuer la pression fiscale.
L'épargnant, éternel bouc émissaire
Il y a un être humain et respectable dont on ne parle plus depuis longtemps : c'est l'épargnant. Quand il a fini de payer ses impôts et les frais du foyer, il essaie de mettre un peu d'argent de côté. Quand il a réuni une certaine somme, il l'investit. Quand il touche des intérêts et des dividendes, il est taxé de nouveau. Quand il a fini de payer ce nouvel impôt, il risque, à s'enrichir de la sorte, de payer l'ISF et donc d'être taxé encore sur un montant qui a déjà été imposé. L'épargnant est une victime, pour plusieurs raisons : en le pourchassant sans cesse, l'État lui envoie un message : dépensez votre argent, ne l'économisez pas. Soyez cigale et non fourmi. Dans le pays où nous sommes, mon raisonnement est considéré comme bourgeois et ultra-conservateur parce que nous sommes un peuple censé mépriser l'argent, cet argent que les gilets ont réclamé et obtenu. Mais je ne vois pas de vice de forme dans un comportement destiné à assurer la protection de sa famille.
La plupart des niches fiscales sont destinées à améliorer l'investissement et l'emploi. Un dégrèvement sur l'embauche d'une aide familiale ressemble à une très bonne chose. Supprimez cet avantage et les employés à domicile seront payés au noir. Certains investissements, dans le cinéma ou dans les DOM-TOM, bénéficient d'une fiscalité allégée. Rétablissez le montant habituel de l'impôt et vous verrez moins de films ou abandonnerez à leur sort bon nombre d'Antillais. Mais l'intention, ici, n'est pas de faire le procès de l'impôt. Il faut le payer, et il faut qu'il soit juste. L'ISF, par exemple, s'appliquait à des gens qui possédaient un appartement et un pécule au même titre que les gens ayant une fortune de plusieurs millions ou même de quelques milliards. Le rétablir ne serait pas une monstruosité si on prévoyait une fiscalité plus douce ou nulle pour celui qui n'est riche, au final, que de son travail et de son épargne.
De la même manière, dans 100 milliards de niches fiscales, on doit pouvoir en trouver quelques-uns qui correspondent à de très anciens avantages accordés dans un cadre qui, peut-être n'existe plus. Au travail, M. Darmanin ! Cherchez avec soin vos prochaines victimes.
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