À DROITE comme à gauche, la classe politique française a exprimé un profond respect et une grande émotion en apprenant la mort de Philippe Séguin. Premier président de la Cour des comptes depuis 2004, ancien président de l’Assemblée nationale, ancien président du RPR (Rassemblement pour la République), l’homme s’est fait connaître auprès des Français en 1986, lorsqu’il est nommé ministre des Affaires sociales et de l’emploi dans le gouvernement de Jacques Chirac, sous la présidence de François Mitterrand.
Son plan de rationalisation des dépenses de la Sécurité sociale, dit plan Séguin, est resté dans les mémoires. Il supprime le principe de la « 26e maladie » pour le remplacer par la liste des 30 maladies*, tout en limitant l’exonération du ticket modérateur aux seuls soins relatifs à l’affection en cause. De même, il étend à tous les malades, exonérés ou non du ticket modérateur, la participation de 60 % concernant les traitements des affections sans gravité (à l’exception des maladies longues et coûteuses, des pensionnés militaires, des enfants ou adolescents handicapés et des titulaires d’une rente d’accident de travail d’incapacité au 2/3). Les médicaments à vignette bleue ne sont donc plus exonérés. Le plan Séguin supprime également du remboursement de nombreux médicaments et instaure l’ordonnancier bi-zone, pour séparer les prescriptions remboursées à 100 % de celles sans rapport avec l’ALD. Il supprime l’exonération du ticket modérateur en cas d’arrêt de travail de plus de trois mois.
Des états généraux de la Sécu.
Le plan Séguin prévoit un prélèvement exceptionnel de 0,4 % sur les revenus en 1985 et 1986, une hausse des cotisations vieillesse et maladie, une majoration du forfait hospitalier, l’affranchissement obligatoire du courrier adressé à la Sécurité sociale. Enfin, il indexe les retraites sur les prix et non plus sur les salaires et le paiement des pensions doit être mensuel et non plus trimestriel.
Alors que l’assurance-maladie aborde une nouvelle crise financière, Philippe Séguin décide d’organiser des états généraux de la Sécurité sociale, baptisés « Sauver la baleine ».
Sa fonction de ministre s’achève le 10 mai 1988, mais il reste député de la 1e circonscription des Vosges (1978-2002), vice-président du conseil général de Lorraine (1979-1983) et maire d’Épinal de 1983 à 1997, date à laquelle il passe le flambeau à son premier adjoint et dauphin, Michel Heinrich, pharmacien, de trois ans son cadet, toujours maire aujourd’hui. Ce dernier s’est dit « très ému et consterné par la perte d’un ami, un homme qui a privilégié ses convictions à sa carrière (...) un gaulliste social et humaniste ». Les drapeaux de la mairie d’Épinal étaient en berne jeudi et un registre de condoléances mis à la disposition de la population.
Une messe se tiendra aujourd’hui à Épinal, en même temps que les obsèques, aux Invalides, à Paris.
Lire également en page 18 la chronique de Richard Liscia consacrée à la mort de Philippe Séguin.
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