Les voix qui s'élevaient naguère contre les décisions relatives à la circulation automobile prises par la maire de Paris, Anne Hidalgo, se sont tues. La démission de Nicolas Hulot, l'an dernier, a été compensée par un ralliement déterminant d'Emmanuel Macron à la lutte contre la pollution. Ceux qui niaient il y a peu la réalité du réchauffement de la planète, n'osent plus donner leur opinion. Le président a déclaré qu'il refuserait de signer l'accord du G20 s'il n'incluait pas l'adhésion de tous les États membres à un programme de protection des équilibres climatiques. Peut-être est-ce un effet de la canicule, mais le mouvement de bascule est soudain et puissant. Il permet de nourrir un peu d'espoir pour la qualité de vie des générations à venir.
Le problème n'est pas seulement scientifique, il ne se résume pas à la façon de vivre sur terre, il est politique. Il explique sans doute le score d'Europe Écolologie les Verts aux élections européennes. Mais un seul parti ne saurait avoir l'exclusivité de la bataille contre l'effet de serre, qui nécessite l'adhésion d'une forte majorité. M. Macron l'a si bien compris qu'il prend chaque jour de nouveaux engagements en faveur de la planète. Concurrence des bonnes volontés ? Parlons plutôt de synergie politique. Nous serons d'autant plus efficaces que nous seront unis pour la même cause.
De sorte que, à la grande recomposition des forces politiques qu'ont successivement annoncée les élections de 2017 et les élections européennes s'ajoute un thème de campagne que vont partager toutes les forces en présence, peut-être pas forcément lors des municipales (encore que,,,) mais sûrement lors des élections générales de 2022. EELV n'a pas démérité qui a enfin réussi à se faire entendre. Il n'est d'ailleurs pas question de se priver de son concours. En revanche, l'ambitieux Yannick Jadot, fort de son succès relatif aux européennes, pourrait vouloir faire cavalier seul. Mais l'écologie, comme chacun sait, n'est pas l'affaire des seuls écologistes. Elle concerne tous nos concitoyens, parce qu'ils subissent les mêmes contraintes, parce qu'ils veulent protéger leurs enfants contre la pollution et parce que, sans leur aide, la dynamique sera insuffisante.
Commençons par nous-mêmes.
Soyons clairs : la prise de conscience nationale de ce phénomène délétère n'empêche pas la vieille garde conservatrice d'exprimer son scepticisme, n'empêche pas les complications de la vie quotidienne (séparation des déchets, usage modéré ou inexistant de la voiture, et tous les comportements réclamés par l'ambition écologique), n'empêche pas la lassitude qu'inspire le rigorisme, n'empêche pas les réfractaires de rappeler une vérité simple, à savoir que les efforts français doivent compléter les efforts de toutes les nations. Et qu'avant d'en finir avec les résistances qui se manifestent dans divers pays, au niveau des élus parfois et souvent au niveau des exécutifs, il faudra du temps. Mais rien ne se fera si nous ne prenons par les bonnes décisions, pour nous-mêmes, avant de réclamer aux autres la même discipline. Ce n'est qu'en offrant le meilleur exemple au monde que nous finirons par nous faire entendre, d'autant que beaucoup de peuples et de gouvernements pensent comme nous.
Au fond, ce n'est pas la crise écologique qui est niée, c'est plutôt la paresse qu'elle inspire. Le défi est tellement gigantesque que nombre d'élus dans le monde, au mépris de ce que disent les experts en la matière, préfèrent feindre qu'elle n'existe pas, alors que des millions d'habitants sont menacés par la montée des océans, que l'air est irrespirable dans les grandes villes, que la concentration humaine dans les agglomérations urbaines pose un sérieux problème de santé publique. Si la maladie dont souffre l'humanité est grave, cela signifie pourtant que nous n'avons pas d'autre choix que de nous donner les moyens de la combattre.
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