Les éditorialistes ne manquent pas la moindre occasion de lui rappeler qu’il a lui-même conditionné sa candidature à une réduction du taux de chômage. Il lui serait facile de répondre qu’il doit préparer la bataille politique avant même de savoir s’il la croit possible. À quoi s’ajoute son indestructible optimisme : les paramètres, euro, énergie, taux d’intérêt étant tous au vert, il faudra bien que l’économie aille mieux et commence à créer des emplois. Craint-il d’aller au combat malgré l’insolente progression du Front national et la remise en selle de Nicolas Sarkozy ? Le risque existe qu’il ne franchisse pas le cap du premier tour. Mais il le relativise : malgré les très vives critiques proférées par les Verts et par l’extrême gauche, il pense que la gauche finira pas se rassembler, tant elle est terrorisée par le Front et par M. Sarkozy.
De toute façon, François Hollande n’est pas le seul à être obsédé par la présidentielle de 2017. On s’y prépare dans tous les camps. M. Sarkozy ne pense qu’à ça et s’efforce, en respectant les modalités de la primaire, de distancier Alain Juppé et François Fillon, souvent en émettant à leur sujet des propos négatifs, sous le couvert d’une hypocrite mansuétude. Beaucoup des militants de l’UMP estiment aujourd’hui que M. Fillon n’ira pas au bout de la course parce que sa cote de popularité est très insuffisante ; et que M. Juppé, en dépit de sa popularité, la plus élevée dans le pays, a commis l’erreur de ne pas avoir tenté de prendre la tête du parti, dont M. Sarkozy a su faire un tremplin utile.
De sorte que M. Sarkozy bénéficie, sous la forme d’attaques virulentes, de la prime accordée à l’ennemi numéro un. C’est lui que Florian Philippot, du FN, vient d’attaquer en des termes excessifs sous le prétexte que l’Europe subit aujourd’hui les conséquences de l’intervention française (et britannique) contre la Libye, avec une immigration calamiteuse. M. Philippot exige même que M. Sarkozy renonce à se présenter. Voilà une façon originale d’éliminer un adversaire. M. Hollande ne serait pas loin de trouver à M. Sarkozy la même tare congénitale si ses fonctions ne lui interdisaient pas de recourir au langage de M. Philippot et s’il n’était réaliste.
Le bout du tunnel.
M. Hollande, de son côté, est certes très affaibli par les résultats peu probants de sa gestion. Mais il sait que le seul qui puisse lui faire de l’ombre, Manuel Valls, ne se présentera pas contre lui. Les deux hommes ont un accord à ce sujet. Le Premier ministre, pour mieux se faire entendre, ne cesse d’insister sur la loyauté indestructible qui le met au service de M. Hollande, y compris pour l’élection présidentielle. Il faut le rappeler, car, selon les sondages, l’opinion souhaite la candidature de M. Valls, qu’elle préfère à M. Hollande. Elle pense en effet qu’avec le Premier ministre le pays saurait où il va, surtout s’il reste entouré par quelques ministres qui ont fait leurs preuves, Emmanuel Macron, par exemple, wonder boy de la seconde partie du mandat de M. Hollande, et Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense impeccable, à la fois efficace dans la conduite des guerres et d’une loyauté à toute épreuve à l’égard du président de la République. Tout cela est bel et bon, mais pendant que les candidats fourbissent leurs armes à deux ans de l’échéance, le pays souffre encore, avec son cortège de chômeurs et de précaires et le tunnel est bien long au bout duquel les gouvernants, mais pas les gouvernés, voient poindre une lumière.
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