TITULAIRE à Strasbourg depuis 10 ans, Lucile Sublon a attrapé le virus de la course à pied sur le tard. « J’ai commencé il y a cinq ans, lorsque j’ai vu arriver le virage des 40 ans, explique-t-elle. Je voulais courir le marathon de New York à cette occasion. » Elle chausse donc ses baskets et commence à s’entraîner trois fois par semaine. Son coach décèle alors chez elle des qualités de vitesse et lui déconseille de participer au marathon, car l’entraînement pour une course de longue haleine est très différent de celui pour une course de vitesse. Mais Lucile décide de réaliser son rêve avant d’écouter son entraîneur. « J’ai quand même couru le marathon. Je l’ai fait en 4 h 20, sans me blesser. C’est vraiment une course magnifique ! » s’enthousiasme-t-elle. Le marathon terminé, elle suit les conseils de son coach et se met à l’athlétisme. « J’ai commencé par le 1 500 mètres, mais c’était trop long. Pendant 3 ans, je me suis donc concentrée sur le 800 mètres. Et cette année, je m’entraîne sur 400 mètres, mais aussi sur 200 et 100 mètres. » Deux fois par semaine, elle quitte son officine un quart d’heure plus tôt que d’habitude et part s’entraîner au stade.
Casser l’image du notable qui fait du golf.
En octobre 2013, à l’occasion de la "Strasbourgeoise", une course organisée pour sensibiliser le public à la lutte contre le cancer du sein, Lucile entraîne des confrères dans l’aventure. Elle crée un groupe, « pharmacie de la cité », avec toutes les femmes de son équipe officinale, des amies et les épouses de ses collaborateurs, soit une quinzaine de personnes. « Quasiment personne dans mon équipe ne court ou ne fait du sport, mais tout le monde a joué le jeu. Et dès le lendemain de la course nous étions tous au boulot, comme d’habitude. Il y avait vraiment une bonne ambiance et cela a permis de souder les équipes », se souvient-elle. Forte de ce succès, elle élargit encore le groupe lors des courses de Strasbourg, en mai 2014. Elle réussit à mobiliser 70 participants pour son équipe de « Pharmaciens dans la course ». « L’idée est de montrer que les pharmaciens sont capables de chausser leurs baskets, de mettre un short et de descendre dans la rue pour faire du sport comme tout le monde. Je veux casser l’image du pharmacien notable qui fait du golf », confie Lucile Sublon. Elle confectionne des dossards avec la croix verte et réussit à trouver des sponsors. « Nous avons été sollicités par la fondation Passions Alsace pour récolter des fonds pour la lutte contre la maladie d’Alzheimer. Nous avons réussi à rassembler 900 euros en tout, grâce aux sponsors et aux 2 euros supplémentaires demandés aux participants lors de l’inscription à la course. Les pharmaciens étaient ravis de courir pour une bonne cause. »
Créer un groupe à travers la France.
Portée par l’enthousiasme de ses confrères, Lucile souhaite à présent élargir encore le concept. « Mon objectif est de créer un groupe de « Pharmaciens dans la course » dans toutes les villes. On pourrait ainsi montrer que les pharmaciens peuvent être soudés, notamment à travers le sport. » Elle lance un appel aux confrères intéressés. Prochaine étape : la Strasbourgeoise, le 10 octobre 2014. « J’encourage tous les pharmaciens qui voudraient nous rejoindre à me contacter pour que je puisse mettre le groupe en place », invite-t-elle (voir courriel ci-dessous).
Et à titre personnel, elle ne compte pas non plus s’arrêter en si bon chemin. « Je travaille beaucoup ma vitesse et mes temps s’améliorent régulièrement. Mon prochain défi est de participer aux championnats du monde sur piste à Lyon, dans la catégorie vétéran, en août 2015. » Et pourquoi pas, de représenter la croix verte sur le podium…
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