Pour commencer, il serait souhaitable que le chef de l'Etat corrige quelques orientations de sa gouvernance qui s'écartent quelque peu de notre conception de la liberté : soucieux de contrôler l'information provenant de ses services, il se mure dans le silence ou bien laisse son Premier ministre résoudre les problèmes, parfois sans que nous comprenions le sens des solutions. Il en va ainsi des rapports avec les médias, plutôt glaciaux, alors que la même presse salue les exploits du Rastignac devenu président. De même, ses relations avec François Bayrou, ministre de la Justice, se limitent à la plus grande indulgence alors qu'il vient de se soustraire à l'autorité du chef du gouvernement, un peu comme s'il croyait être investi d'un statut particulier.
Mais, bien sûr, ces dossiers ne sont que l'écume d'une gouvernance qui s'affirme avec une incontestable vigueur dans un moment historique où un pouvoir fort est l'une des conditions du succès des réformes. Celles-ci sont largement annoncées mais elles ne verront le jour que l'année prochaine. Il importe que le président les réaffirme et, peut-être qu'il en rabote quelques arêtes. On pense, notamment à la hausse de la CSG, qui n'est sans doute pas la meilleure idée de la République en marche. En effet, elle risque de créer un déséquilibre dans un pays dont l'on disait naguère qu'il était parvenu à la zone rouge de la pression fiscale et que l'on pouvait tout y faire sauf augmenter les impôts. De la même manière, l'abolition partielle de la taxe d'habitation, présentée par le gouvernement comme une mesure nécessaire parce que juste, va coûter dix milliards dont personne ne nous dit comment ils vont être financés sinon par la hausse de la taxe payée par les foyers aisés. L'an prochain, il suffira d'être retraité, mais d'avoir des revenus suffisants, pour continuer à payer la taxe d'habitation et la CSG à la fois. Ce qui n'est pas une bonne nouvelle pour ce pouvoir d'achat indispensable à la relance de l'économie.
Une réduction insuffisante des dépenses publiques
Sollicité principalement par l'opposition de droite et de gauche d'introduire ce qu'il est convenu d'appeler une « dose de proportionnelle » dans le scrutin majoritaire, le pouvoir a promis de le faire (pour la deuxième fois depuis 1986) sans s'assurer au préalable que cette initiative est positive. La réforme du scrutin est contraire à l'esprit de la constitution et risque de conduire progressivement au régime des partis. M. Macron demande du temps car il envisage, dans la foulée, de diminuer le nombre des députés (d'au moins une centaine). Quant à la loi de moralisation de la vie politique, le projet en a été adopté en conseil des ministres, mais dans des conditions quelque peu confuses. Il est en effet porté par le ministre de la Justice, François Bayrou, dont le parti, le MoDem, est à son tour confronté à des problèmes d'emplois fictifs. M. Bayrou nie avec vigueur ce que la justice lui reproche mais n'a apporté, à ce jour, aucune preuve de ce qu'il avance, espérant sans doute que la justice ne pourra pas non plus prouver ce qu'elle dit.
Le plus important, pour le pays, c'est la réforme du code du travail, dont on ne connaît pas vraiment le contenu puisque des articles de presse ont montré que le texte auquel songerait le gouvernement serait bien plus radical que celui qui a été exposé aux syndicats. De toute façon, la réforme du travail, très souhaitable, ne suffira pas à relancer l'emploi. Le gouvernement doit aussi abaisser le coût du travail en réduisant les charges sociales, réduction qu'il veut compenser par la CSG. Rien, dans ces diverses dispositions, ne nous garantit que la croissance va surgir comme la sève au printemps. Ce qui est sûr, en revanche, c'est que M. Macron ne semble pas s'orienter vers une réduction des dépenses publiques pour financer ses réformes, mais vers une hausse des impôts. Ces médias qu'il veut écarter de son parcours n'hésiteront pas à lui rappeler les options auxquelles il semble avoir renoncé.
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