Rien, en effet, de ce qui s'est produit, au cours de la campagne lors des élections ou après, n'infirme l'exploit accompli par le nouveau président de la République. Il a provoqué une vaste recomposition politique. Il a entraîné dans son sillage des millions de citoyens, souvent jeunes, qui s'enthousiasment pour une offre politique fondée sur la réorganisation de la société française sur des bases différentes. À lui seul, il a revigoré l'Europe, il a contribué à faire reculer le populisme, qui a perdu de nombreuses batailles en Autriche, en Allemagne, en Hollande. En exaltant la construction européenne, il a ridiculisé le Brexit. Il a su s'affirmer face à un Donald Trump incompétent et suicidaire, mais dangereux. Il forme avec Édouard Philippe un tandem qui fonctionne.
Bien entendu, sa victoire, improbable mais incontestable, ne suffit pas. Il n'a pas été mis au pouvoir pour bénéficier de la pompe et des privilèges, mais pour réformer une société sclérosée. Il se bat sur des fronts multiples et incertains, la moralisation de la vie publique, qui n'est pas souhaitée par tous les élus, la réforme du travail qui sera violemment combattue par les Insoumis et par les syndicats, une loi anti-terroriste déjà très contestée. Il doit rééquilibrer nos finances tout en créant des emplois. Mais, depuis qu'il est apparu comme un candidat crédible, rien n'a changé dans le rapport de forces qu'il a su instituer. Le fait majoritaire ne doit pas obscurcir notre analyse. Mais il est temps de dire qu'Emmanuel Macron, son gouvernement, sa majorité sont ce qui pouvait nous arriver de mieux. Quand le parti socialiste s'est littéralement effondré après avoir choisi Benoît Hamon comme candidat, quand Marine Le Pen semblait en passe d'envoyer des dizaines de députés à l'Assemblée, quand la France insoumise réunissait près de 20 % des suffrages, quand la droite républicaine commettait l'erreur insigne de garder François Fillon comme candidat, quel choix les démocrates français avaient-ils réellement en dehors de Macron ?
Un seul choix possible
Dans ces colonnes, nous avons énuméré les divers projets, notamment fiscaux, que le pouvoir espère mettre en œuvre et au sujet desquels chacun d'entre nous peut nourrir des réserves. Toutes les réformes envisagées soulèvent des critiques. Il n'y a pas de gouvernance qui entraîne l'unanimité. La diversité des oppositions au macronisme menace sa réussite, mais elle se heurte à la diversité des partis, tendances ou idéologies représentées au sein de la République en marche. L'inconfort qu'entraîne une seule mesure disparaît devant l'ensemble architectural du projet global. Au nom d'une pression fiscale excessive, devons-nous nous opposer à une stratégie de redressement, alors que nous avons rejeté majoritairement les programmes dévastateurs qui étaient proposés par l'extrême gauche et par l'extrême droite, que la droite changeait de projet au milieu du gué pour renoncer à ce qu'il y avait d'efficace dans le plan Fillon et oublier la nécessité de lutter contre les déficits et l'endettement, ou que le PS n'avait plus, comme argument de campagne, que le revenu universel ?
Emmanuel Macron a compris comme personne la direction du vent, le besoin d'oxygène exprimé par ses concitoyens, la nécessité de gouverner autrement et avec d'autres hommes et femmes. Il n'est pas responsable d'une abstention maladive, pas plus qu'il n'est certain que celle-ci rassemble des gens qui lui sont hostiles. Dans le combat sans précédent qu'il vient de livrer, comment n'aurait-il pas rencontré, ici et là, quelques difficultés ? Nous devons lui accorder notre confiance tout en réclamant qu'il travaille encore plus vite et encore mieux. Il ne se plaindra pas de nos exigences.
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