Environ 5 000 pharmaciens d'officine bénéficient d'un agrément leur permettant d'être maîtres de stage. Tous sont des titulaires car, comme le stipule l'arrêté du 8 avril 2013*, seuls les pharmaciens titulaires d'une officine ouverte au public et les pharmaciens gérants des pharmacies mutualistes ou des pharmacies de société de secours minière peuvent être agréés maîtres de stage. Ils doivent néanmoins justifier de cinq années d'exercice officinal, dont deux années au moins en tant que titulaire ou pharmacien gérant. Ceux qui souhaitent devenir maîtres de stage doivent faire une demande d'agrément au directeur de l'UFR de pharmacie dont ils dépendent, l'autorisation étant nominative et accordée pour une durée de cinq ans renouvelable. L'agrément est délivré après que le Conseil régional de l'Ordre et les conseillers de stage désignés par le directeur de l'UFR ont rendu leur avis. Celui-ci est fondé sur des critères comme l'exemplarité de l'exercice quotidien du demandeur, la tenue de son officine, la motivation et l'actualisation de ses connaissances.
La maîtrise de stage n'est pour autant pas interdite à l'adjoint qui, depuis 2007, peut être missionné par son titulaire si tant est que celui-ci ait été agréé. La mission, dans ce cas, est ponctuelle. Elle ne s'applique qu'à la durée du stage, à l'étudiant concerné et vise un objectif donné.
Pas officiellement désigné
Désigné « maître de stage adjoint », le pharmacien adjoint peut encadrer le travail du stagiaire, signer son rapport de stage, donner son avis sur cette période de formation et participer à un jury d'évaluation du stage. Bien qu'il soit reconnu par l'université, qui doit être, tout comme le Conseil de l'Ordre concerné, averti de sa mission, il n'est cependant pas désigné officiellement comme le maître de stage. Pour remplir sa fonction, l'adjoint devra répondre aux conditions requises par l'article R.5125-34 du code de la Santé publique qui définit son activité. Son champ de responsabilité ne sera pas le même que celui du titulaire maître de stage qui désigne les missions de ses collaborateurs et la part qu'ils peuvent consacrer à la formation des étudiants.
La maîtrise de stage déléguée au pharmacien adjoint ne peut remettre en cause ni l'autorité ni les responsabilités légales du titulaire vis-à-vis de son stagiaire. Cependant, la responsabilité, notamment pénale, de l'adjoint n'est pas exclue si une erreur, une négligence ou une faute s'est produite dans le cadre de la formation qu'il apporte.
Une charte spécifique
Avant de pouvoir encadrer l'étudiant, le maître de stage adjoint doit signer une charte rédigée par le Collège des pharmaciens conseillers et maîtres de stage. Celle-ci impose à l'intéressé de posséder une expérience de trois années officinales, d'avoir suivi les formations de maître de stage et de s'engager à respecter la charte signée par le titulaire agréé. Celui-ci doit être informé régulièrement du contenu, de l'évolution et du déroulement de la formation. Les missions du maître de stage adjoint sont également détaillées : il initie le stagiaire à l'exercice officinal au sein de l'équipe, à la dispensation des médicaments et au commentaire d'ordonnance ; il le sensibilise notamment à la déontologie, au secret professionnel, à la rigueur, à l'écoute, à son rôle d'acteur de santé publique ; il contrôle le niveau des connaissances acquises et accompagne le stagiaire dans l'élaboration des travaux et du rapport de stage que l'université lui demande.
« Peu de titulaires agréés délèguent l'encadrement d'un stage à un adjoint, regrette Michèle Tanné, membre du Collège français des pharmaciens maîtres de stage et de la section D. Moi qui adore mon métier et qui ait toujours eu à cœur de le faire découvrir, je trouve regrettable que l'adjoint ne soit pas considéré au même titre que le titulaire pour cette mission. » De ce fait, elle a travaillé à la reconnaissance des compétences du pharmacien assistant en participant à l'élaboration de la charte spécifique au maître de stage adjoint. « Nous avons le même diplôme que le titulaire et nous sommes capables de nous investir tout autant dans la formation d'un jeune. » D'autant plus que l'encadrement finit par incomber à l'adjoint toutes les fois où le titulaire n'est pas présent. Et bien des adjoints participent à la formation du stagiaire sans être officiellement missionnés pour le rôle… Comme le font, au final, toutes les personnes de l'équipe. « On peut déléguer à un autre adjoint ou à un préparateur tout en contrôlant les acquis. L'encadrement finit de toute façon par échoir peu ou prou à toute l'équipe et c'est une bonne chose car elle est la structure de l'officine à laquelle le stagiaire doit s'intégrer. »
Crucial
La maîtrise de stage n'est pour autant pas une fonction évidente à exercer. Elle demande du temps, de l'écoute, de la pédagogie et une certaine ouverture d'esprit. « Encadrer un jeune c'est toujours enrichissant, poursuit Michèle Tanné. Il a un regard nouveau sur l'officine, il nous renseigne sur l'évolution des programmes. En échange, nous lui offrons une vision de son futur métier ce qui implique de s'adapter au niveau d'étude du stagiaire : au sortir de la Paces (première année commune aux études de santé), on doit leur montrer beaucoup de choses, c'est assez difficile. Au cours du stage de pratique professionnelle, en revanche, on a le temps de faire du suivi de patient. » Les guides de stage élaborés par le Collège et régulièrement actualisés constituent une aide précieuse pour aborder tous les aspects du métier. « Ce temps de formation est indispensable aux futurs officinaux car c'est ce qui leur fait découvrir la profession, mais pour les étudiants de 3e et 4e année, le stage est crucial car c'est lui qui va décider de leur orientation future », conclut Michèle Tanné.
Toutes ces mises en situation ont également pour but de transmettre des notions de gestion d'entreprise à l'étudiant. « Le stage de pratique professionnelle doit lui permettre de s'installer, rappelle Xavier Desmas, président du Collège français des pharmaciens conseillers et maîtres de stage, et c'est pourquoi l'encadrement est confié au titulaire qui a une expérience entrepreneuriale. Mais l'idée n'est pas d'exclure l'adjoint de cette fonction ! » Celui-ci et l'équipe entière pourraient d'ailleurs être bien plus mobilisés sur cette question à l'avenir si la réforme des études de pharmacie aboutit. « De 6 mois, le stage de fin de cursus pourrait passer à un an et il serait soumis en grande partie à l'autorité des ARS. Si cela se produit, la sélectivité des critères d'agrément concernant la maîtrise de stage sera sans nul doute durcie. » Une initiative qui contribuerait à améliorer la qualité de la formation dispensée qui n'est pas toujours à la hauteur des attentes de l'étudiant. « L'évaluation du stage se fait au travers du rapport de stage selon des critères d'objectivité qui peuvent être contestés. C'est un chantier que le Collège et la Conférence des doyens ont investi afin qu'une grille de lecture impartiale de cette formation soit définie. »
*Relatif au régime des études en vue du diplôme d'état de docteur en pharmacie.
La maîtrise de stage n'est pour autant pas interdite à l'adjoint qui, depuis 2007, peut être missionné par son titulaire si tant est que celui-ci ait été agréé. La mission, dans ce cas, est ponctuelle. Elle ne s'applique qu'à la durée du stage, à l'étudiant concerné et vise un objectif donné.
Pas officiellement désigné
Désigné « maître de stage adjoint », le pharmacien adjoint peut encadrer le travail du stagiaire, signer son rapport de stage, donner son avis sur cette période de formation et participer à un jury d'évaluation du stage. Bien qu'il soit reconnu par l'université, qui doit être, tout comme le Conseil de l'Ordre concerné, averti de sa mission, il n'est cependant pas désigné officiellement comme le maître de stage. Pour remplir sa fonction, l'adjoint devra répondre aux conditions requises par l'article R.5125-34 du code de la Santé publique qui définit son activité. Son champ de responsabilité ne sera pas le même que celui du titulaire maître de stage qui désigne les missions de ses collaborateurs et la part qu'ils peuvent consacrer à la formation des étudiants.
La maîtrise de stage déléguée au pharmacien adjoint ne peut remettre en cause ni l'autorité ni les responsabilités légales du titulaire vis-à-vis de son stagiaire. Cependant, la responsabilité, notamment pénale, de l'adjoint n'est pas exclue si une erreur, une négligence ou une faute s'est produite dans le cadre de la formation qu'il apporte.
Une charte spécifique
Avant de pouvoir encadrer l'étudiant, le maître de stage adjoint doit signer une charte rédigée par le Collège des pharmaciens conseillers et maîtres de stage. Celle-ci impose à l'intéressé de posséder une expérience de trois années officinales, d'avoir suivi les formations de maître de stage et de s'engager à respecter la charte signée par le titulaire agréé. Celui-ci doit être informé régulièrement du contenu, de l'évolution et du déroulement de la formation. Les missions du maître de stage adjoint sont également détaillées : il initie le stagiaire à l'exercice officinal au sein de l'équipe, à la dispensation des médicaments et au commentaire d'ordonnance ; il le sensibilise notamment à la déontologie, au secret professionnel, à la rigueur, à l'écoute, à son rôle d'acteur de santé publique ; il contrôle le niveau des connaissances acquises et accompagne le stagiaire dans l'élaboration des travaux et du rapport de stage que l'université lui demande.
« Peu de titulaires agréés délèguent l'encadrement d'un stage à un adjoint, regrette Michèle Tanné, membre du Collège français des pharmaciens maîtres de stage et de la section D. Moi qui adore mon métier et qui ait toujours eu à cœur de le faire découvrir, je trouve regrettable que l'adjoint ne soit pas considéré au même titre que le titulaire pour cette mission. » De ce fait, elle a travaillé à la reconnaissance des compétences du pharmacien assistant en participant à l'élaboration de la charte spécifique au maître de stage adjoint. « Nous avons le même diplôme que le titulaire et nous sommes capables de nous investir tout autant dans la formation d'un jeune. » D'autant plus que l'encadrement finit par incomber à l'adjoint toutes les fois où le titulaire n'est pas présent. Et bien des adjoints participent à la formation du stagiaire sans être officiellement missionnés pour le rôle… Comme le font, au final, toutes les personnes de l'équipe. « On peut déléguer à un autre adjoint ou à un préparateur tout en contrôlant les acquis. L'encadrement finit de toute façon par échoir peu ou prou à toute l'équipe et c'est une bonne chose car elle est la structure de l'officine à laquelle le stagiaire doit s'intégrer. »
Crucial
La maîtrise de stage n'est pour autant pas une fonction évidente à exercer. Elle demande du temps, de l'écoute, de la pédagogie et une certaine ouverture d'esprit. « Encadrer un jeune c'est toujours enrichissant, poursuit Michèle Tanné. Il a un regard nouveau sur l'officine, il nous renseigne sur l'évolution des programmes. En échange, nous lui offrons une vision de son futur métier ce qui implique de s'adapter au niveau d'étude du stagiaire : au sortir de la Paces (première année commune aux études de santé), on doit leur montrer beaucoup de choses, c'est assez difficile. Au cours du stage de pratique professionnelle, en revanche, on a le temps de faire du suivi de patient. » Les guides de stage élaborés par le Collège et régulièrement actualisés constituent une aide précieuse pour aborder tous les aspects du métier. « Ce temps de formation est indispensable aux futurs officinaux car c'est ce qui leur fait découvrir la profession, mais pour les étudiants de 3e et 4e année, le stage est crucial car c'est lui qui va décider de leur orientation future », conclut Michèle Tanné.
Toutes ces mises en situation ont également pour but de transmettre des notions de gestion d'entreprise à l'étudiant. « Le stage de pratique professionnelle doit lui permettre de s'installer, rappelle Xavier Desmas, président du Collège français des pharmaciens conseillers et maîtres de stage, et c'est pourquoi l'encadrement est confié au titulaire qui a une expérience entrepreneuriale. Mais l'idée n'est pas d'exclure l'adjoint de cette fonction ! » Celui-ci et l'équipe entière pourraient d'ailleurs être bien plus mobilisés sur cette question à l'avenir si la réforme des études de pharmacie aboutit. « De 6 mois, le stage de fin de cursus pourrait passer à un an et il serait soumis en grande partie à l'autorité des ARS. Si cela se produit, la sélectivité des critères d'agrément concernant la maîtrise de stage sera sans nul doute durcie. » Une initiative qui contribuerait à améliorer la qualité de la formation dispensée qui n'est pas toujours à la hauteur des attentes de l'étudiant. « L'évaluation du stage se fait au travers du rapport de stage selon des critères d'objectivité qui peuvent être contestés. C'est un chantier que le Collège et la Conférence des doyens ont investi afin qu'une grille de lecture impartiale de cette formation soit définie. »
*Relatif au régime des études en vue du diplôme d'état de docteur en pharmacie.
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