Berthe Morisot (1841-1895) a participé aux expositions impressionnistes dès 1874 et sa peinture a longtemps été considérée comme « féminine ». Au musée d’Orsay (1), avec 80 huiles et carnets de portraits et figures et le travail de l’historienne d’art Linda Nochlin, on la découvre indépendante et sa peinture suggère plus qu’elle ne décrit.
À 20 ans, Berthe Morisot veut être peintre et faire carrière. Elle installe son atelier dans son salon. Comme ses amis Renoir, Manet (dont elle épouse le frère, Eugène), Degas, Monet, elle est une peintre de la vie moderne. Celle de l’intimité bourgeoise. Mais elle va plus loin, les femmes sont à leur toilette en chemisette et suivent la mode. Elle concilie sa vie professionnelle et sa vie familiale et se représente avec sa palette. Même quand elle peint son modèle préféré, sa fille Julie, c’est avec tendresse mais aussi avec la distance de l’artiste, y associant les servantes. Les femmes sont au travail !
La touche est nerveuse, allusive, associée à une impression d’inachevé qui renforce l’instantanéité des scènes. Ce « non fini » est sa marque de temporalité, qui excelle dans les scènes à travers balcons, fenêtres, jardins d’hiver, où elle fait entrer l’extérieur à l’intérieur. Elle brouille la notion de seuil et, pour certains, c’est aussi une manière de montrer que la femme n’est pas cantonnée à l’espace domestique.
Miró au-delà de la peinture
À Saint-Paul-de-Vence, la Fondation Maeght (2) présente l’œuvre graphique de Joan Miró (1893-1983), artiste majeur du XXe siècle. Ses débuts sont liés à ses amitiés avec les poètes dès 1927 et se poursuivent avec André Breton, René Char, Tristan Tzara, Paul Éluard, lorsqu’Aimé Maeght devient son marchand en 1948.
La gravure est pour Miró une nouvelle opportunité créatrice. « Penser qu’il n’y a qu’à dominer l’accident, et d’aucune manière être dominé : l’œuvre en sera ainsi plus forte et plus puissante. » Il travaille le relief, la matière, intègre des objets, réutilise des motifs et ainsi établit une correspondance entre l’œuvre graphique et ses peintures, sculptures et céramiques. Il va « au-delà de la peinture », comme l’avait noté l’auteur d’« Impressions d’Afrique », Michel Leiris.
Les architectes designers
Retour à Paris ; Depuis 1960, les architectes font du design, dessinent meubles, luminaires, accessoires, pour prolonger leur architecture. L’exposition de la Cité de l’architecture et du patrimoine (3), « Le mobilier d’architectes (1960-2020) », réunit 250 pièces des plus imaginatifs, Jakob et MacFarlane, Zaha Hadid, Suzuki, Saarinen, Decq, Sottsas, Shigeru Ban, Charles et Ray Eames… On suit les courants, radicalisme, postmodernisme, déconstructivisme, qui les ont inspirés, ainsi que l’apport du développement durable et du digital.
Un parcours dans toute la Cité permet également de découvrir les copies des fresques des grandes églises romanes et gothiques françaises, Saint-Savin-sur-Gartempe, la cathédrale de Cahors. La Cité présente, aussi à partir des moulages des sculptures et des maquettes de sa collection, l’histoire de Notre-Dame de Paris depuis sa construction au XIIe siècle et jusqu’au XIXe, avec en particulier la flèche et les restaurations effectuées par l’architecte Eugène Viollet-le-Duc et le sculpteur Adolphe Geoffroy-Dechaume. Les projets des restaurations à venir y seront aussi présentés.
(1) Jusqu’au 22 septembre, www.musee-orsay.fr (2) Jusqu’au 17 novembre, www.fondation-maeght.com (3) Jusqu’au 30 septembre, www.citedelarchitecture.fr
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