CINQ PHARMACIES ont été victimes d’arnaques à l’éthylotest dans la région des Vosges. Selon la gendarmerie nationale d’Épinal, les préjudices subis par ces officines vont de 1 000 à plus de 9 000 euros. Ces officines avaient commandé différentes quantités d’éthylotests pour répondre à la demande croissante des clients afin d’être en phase avec la nouvelle réglementation concernant la présence de ces accessoires dans les véhicules automobiles à partir du 1er novembre prochain, date à laquelle les automobilistes risquent d’être sanctionnés s’ils ne respectent pas la loi. La (ou les) société(s) qui devai(en)t fournir ont encaissé les paiements de ces cinq officines et n’ont jamais livré les éthylotests commandés, pour ensuite disparaître purement et simplement. Selon l’Est Républicain, aucun indice ne permettait de supposer qu’il y avait des sociétés fantômes derrière ce qui apparaissait comme des entreprises en bonne et due forme. Dans ce contexte, la gendarmerie nationale a jugé nécessaire d’alerter l’ensemble des officines de la région et s’est adressée au conseil régional de l’Ordre des pharmaciens. « Elle nous a demandé explicitement d’avertir l’ensemble de nos confrères », affirme Monique Durand, Présidente de l’ordre des pharmaciens de Lorraine. Une alerte a donc été émise auprès de toutes les officines de la région les invitant à être particulièrement vigilantes vis-à-vis des sociétés qui les sollicitent par fax pour l’achat d’éthylotests. Selon Monique Durand, ce phénomène d’arnaques ne se cantonne sans doute pas à la Lorraine. « Dès lors que nous avons émis cette alerte, nous avons reçu des appels d’autres officines hors de la région, notamment d’Île de France. »
Le CNOP demande officiellement une modification de la loi.
Cela tombe bien mal alors que les pharmacies ont déjà du mal à se procurer ces éthylotests. « Les grossistes n’en ont pas assez et il n’y a guère de solution à court terme pour pallier cette pénurie » estime Monique Durand qui pointe le manque d’anticipation de la part des pouvoirs publics. « Ils ont laissé trop peu de temps à l’ensemble de la chaîne pour s’organiser, car le changement d’échelle est considérable, les officines vendaient quelques éthylotests au moment des fêtes, elles vont désormais participer à l’équipement de l’ensemble du parc automobile ! » En parallèle, se pose la question de la légalité de la vente des éthylotests en pharmacie (cf. notre article « La profession demande une évolution des textes » dans notre édition du 12 juillet dernier).
Absent de la liste des marchandises dont les pharmacies peuvent faire le commerce (arrêté du 15 février 2002), le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens a fait une demande officielle de modification du code de la Santé Publique le 17 juillet dernier auprès du Ministère de la Santé. Sur ce point, Monique Durand se veut rassurante et promet que ce vide juridique sera rapidement comblé. Il n’y a en effet aucune opposition théorique valable à l’intégration de ces produits dans cette liste, qui ne les avait pas considérés en son temps parce que cela n’était pas nécessaire. « Certes, les éthylotests ne sont pas à proprement parler des produits de santé, mais qui d’autre est aussi bien placé pour en vendre ? » interroge Monique Durand. « Qui plus est, l’évolution de ce texte permettra d’intégrer des tests qui concernent plus directement la santé comme par exemple et pourquoi pas, le cannabis. »
Reste à espérer que, le 1er novembre prochain, à l’heure de l’entrée en vigueur de l’obligation pour tout automobiliste de posséder un éthylotest dans son véhicule, tout sera véritablement réglé, aussi bien les problèmes de pénurie que le vide juridique.
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion