LA POPULATION de pharmaciens en exercice stagne. En effet, le nombre d’inscrits à l’Ordre a désormais atteint un palier, annonçant une probable décroissance dans les prochaines années, selon les dernières statistiques ordinales rendues publiques mercredi. Cette décroissance des effectifs concerne déjà trois sections dont celles des titulaires et des adjoints en officine.
Au 1er janvier 2009, le nombre de titulaires (section A) s’élève ainsi à 28 148, contre 28 168 l’année précédente, tandis que celui des adjoints en officine atteint 25 312 (dont 2 993 adjoints intermittents), contre 25 358 en 2007.
L’analyse de la population pharmaceutique en 2008 révèle parallèlement un « pincement » entre les inscriptions et les sorties. L’Ordre dénombre ainsi seulement 2 035 nouvelles inscriptions pour compenser la forte augmentation des sorties qui s’élèvent, elles, à 1 828. « La balance est aujourd’hui encore légèrement positive, mais nous n’allons pas tarder à tomber dans le négatif », souligne Jean-Luc Audhoui, trésorier du Conseil national de l’Ordre. D’autant que le phénomène devrait encore s’accentuer sous l’effet du vieillissement de la population pharmaceutique.
Un vieillissement de la population.
L’âge moyen est, en effet, aujourd’hui de 45 ans et 11 mois (il était de 41 ans et 8 mois en 1994) ; il est de 48 ans et 7 mois chez les titulaires. « En 15 ans, la structure d’âge de la population des pharmaciens inscrits à l’Ordre s’est profondément modifiée, souligne l’instance. En 1994, les tranches d’âge les plus nombreuses étaient les 33-37 ans et les 38-42 ans. Ces pharmaciens ont maintenant entre 48 et 57 ans, ils sont toujours les plus nombreux et approchent de la retraite ». Phénomène aggravant, selon la Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens (CAVP), non seulement les candidats à la retraite sont nombreux, mais, surtout, ils ont de plus en plus tendance à avancer la date de leur départ. Et, pour l’Ordre, l’augmentation du numerus clausus à 3 090 n’y changera rien : « C’est insuffisant pour répondre aux besoins futurs ».
Diplômés égarés.
L’instance s’inquiète également de « l’évaporation » des jeunes diplômés. « 1 758 diplômés depuis moins de 3 ans se sont inscrits à l’Ordre en 2008, indique l’instance. Près de 500 se sont « évaporés » sur les 2 250 prévus par le numerus clausus en vigueur au temps de leurs études. » En fait, le taux d’inscription à l’Ordre dans les trois ans suivant l’obtention du diplôme est passé de près de 90 % en 2005 et 2006 à moins de 80 % en 2008. « Nous avons connu une chute importante du taux d’inscription, constate Jean-Luc Audhoui. Ce que l’on appelle « évaporation » est en réalité une « fuite ». »
Autre phénomène qui continue de marquer la démographie pharmaceutique : la féminisation. La proportion de femmes est ainsi passée de 65,65 % en 2007 à 65,84 % en 2008. Chez les titulaires, la gente féminine représente désormais 54,22 % de l’effectif, et 82 % chez les adjoints.
L’association en hausse.
Autre chiffre à retenir des statistiques 2008, celui du nombre d’officines dans l’Hexagone. On recense ainsi en France au 1er janvier 2009, 22 462 pharmacies. Un chiffre resté stable au cours de ces dix dernières années. En revanche, leur structure a beaucoup évolué. « Fin 2008, les officines regroupant trois diplômés ou plus (titulaires ou adjoints à temps complet ou partiel), représentent 33,7 % des officines, contre 20,2 % en 1998 », note l’instance.
Parallèlement, l’exercice en association progresse et concerne aujourd’hui 14 443 titulaires d’officine, soit 51,3 %. De même, plus d’une pharmacie sur deux est désormais gérée en société ou en association, contre environ un tiers il y a 9 ans. Pour l’Ordre, cette hausse correspond en partie au succès des sociétés d’exercice libéral (SEL) qui sont passées de 706 en 2000 à 4 334 aujourd’hui.
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