ET COMMENT VA le président ? Fort bien. Encore que, dans son estimation personnelle, l’habileté politique semble compter davantage que les résultats économiques et sociaux. Le chef de l’État a incontestablement gagné les élections européennes, même s’il ne sait pas encore où il va trouver les gisements de suffrages qui lui permettraient de gagner quelques régions l’an prochain, puis la présidentielle de 2012. Il est bien meilleur dans la division que dans la reconstruction de la société française.
Restons républicains.
Prenez l’affaire de la réunion du Congrès. Le président de la République peut désormais s’adresser directement aux élus grâce à la réforme de la Constitution. Cette réforme a été adoptée par 546 voix sur 908, soit une voix de plus (celle de Jack Lang) que la majorité requise. Un vote arraché de justesse, mais la réforme a été bel et bien adoptée. Ce qui n’a pas empêché la gauche d’entrer dans une réflexion tourmentée sur sa participation à la réunion de Versailles. Communistes et Verts ont décidé de la boycotter, sous le prétexte qu’ils ne veulent pas écouter le président sans pouvoir l’interpeller sur les dossiers en cours. Les socialistes ont décidé d’y aller, mais ne participeront pas au débat qui suivra.
La gauche ne s’est pas grandie en contestant une réforme produite par les instruments les plus démocratiques de la République. Les hésitations des élus du PS montrent qu’ils ne savent même plus comment s’opposer. M. Sarkozy tire une grande satisfaction de l’embarras de la gauche mais, dans le même temps, il n’a pas de solution pour la récession, le chômage galopant, d’accablants déficits. Le Pôle emploi n’est même plus en mesure d’accueilir les nouveaux chômeurs, trop nombreux pour la nouvelle organisation qui résulte de la fusion de l’ANPE et des Assedic. Le président surfe sur une crise qui dissout le tissu social.
En même temps, qui s’intéresse vraiment au remaniement gouvernemental ? Ce président de la République relativement autoritaire, prompt à signifier à ses ministres ce qui ne va pas, n’a pas l’intention de modifier en profondeur son gouvernement et au fond, n’abandonne pas aisément à leur sort les membres du gouvernement qui ne lui conviennent plus. François Fillon, c’est acquis, reste Premier ministre. On connaît les noms des partants, Michel Barnier et Rachida Dati notamment, qui vont siéger au Parlement européen. On a l’impression que Claude Allègre, qui devait représenter la deuxième ouverture, s’est disqualifié lui-même. Alain Juppé se plaint publiquement de la technique de recrutement du président, qui fait abstraction des talents de la droite. On croit savoir que le sénateur du MoDem, Michel Mercier, 62 ans, serait nommé ministre. Ce serait une belle prise et un autre moyen de signifier à François Bayrou que, décidément, il a perdu la partie. Mais nous, les administrés de M. Sarkozy, nous ne voyons pas comment sa méthode pour dominer une France divisée va avoir une influence positive sur notre destin. Même si nous n’avons aucune raison de douter des compétences de M. Mercier.
Pour un calendrier anticrise.
Dès lors que M. Fillon ne quitte pas ses fonctions, M. Sarkozy serait bien avisé s’il lui confiait la marche à suivre économique et sociale pour les deux ans à venir. Le ton de la communication gouvernementale a insensiblement changé. On disait : pas question d’augmenter les impôts. On dit aujourd’hui : on s’attaquera aux déficits dès que l’activité économique aura repris. Cela peut sous-entendre que les voies et moyens d’un redressement français seront confiés à une réflexion créative. Bien entendu, il n’y a pas de mystère : en l’absence de toute augmentation de la pression fiscale, seul le plein emploi permettrait d’engager les comptes publics sur le chemin qui conduit à l’équilibre. La première fait l’objet d’un tabou qu’il est temps de lever, le second appartient à l’inaccessible. M. Sarkozy a commis l’erreur d’exclure une hausse des impôts à plusieurs reprises, préparant lui-même le moment humiliant d’un changement de cap. Il est vrai que le président n’est pas à une contradiction près. Il n’a pas pu faire autrement, par exemple, que de créer le RSA, actuellement en vigueur, en inventant une taxe sur l’épargne. Ce n’était qu’un début.
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