Pénuries de masques FFP2 : la colère des médecins

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Publié le 04/03/2020
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Crédit photo : Phanie

Dans les prochains jours, les professionnels de santé (hors pharmaciens) sont invités à retirer une boîte de 50 masques chirurgicaux dans les officines, qui ont été approvisionnées par les stocks d’État via leur grossiste-répartiteur. Cette mesure de protection est dénoncée par les médecins libéraux comme tardive et surtout comme insuffisante au regard de la propagation du virus.

« Mais où est passé le stock stratégique de masques FFP2 de la France ? », s’interroge un médecin généraliste de Tourcoing (Nord). Ce praticien ne fait que refléter les inquiétudes, voire la colère, des professionnels de santé de proximité, dont les pharmaciens, sur les mesures de protection les concernant face à l’épidémie de coronavirus.

La situation est d’autant plus paradoxale qu’en raison de la progression de l’épidémie sur le territoire français, seuls les patients testés positifs sévères seront pris en charge par les hôpitaux. À l’inverse, les autres patients contaminés mais dont l’état de santé n’inspire pas d’inquiétude, seront renvoyés chez eux et suivis par leur médecin généraliste. Un médecin généraliste qui n’aura pour protection qu’un masque chirurgical (FFP1), moins filtrant, moins couvrant et moins résistant qu’un FFP2. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir réclamé des masques FFP2 à cor et à cri, par la voix de leurs syndicats MG France (généralistes) et de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF). S’exprimant dans les médias, son président, Jean-Paul Ortiz, rappelle que « lors de l’épisode H1N1, les médecins avaient reçu dans leurs cabinets, des masques FFP2 et des lunettes dans des kits. Ceux qui sont distribués actuellement sont des masques FFP1». « C’est du bricolage ! », dénonce-t-il.

Au regard de ces revendications, force est de constater que 10 ans après la pandémie de la grippe HIN1, la protection des professionnels de santé libéraux a régressé en France. Une observation que médecins et pharmaciens ne manqueront pas de partager sur le terrain tant ils sentent leur protection peu prise en compte par les pouvoirs publics. Il en va, rappellent-ils dans de nombreuses déclarations, du suivi de la population.


Source : lequotidiendupharmacien.fr