Les pharmaciens, les médecins et les dentistes bataillent pour obtenir leur exclusion du champ de cette directive, et rappellent que les réglementations nationales visent avant tout à garantir la sécurité des patients, la compétence professionnelle et la cohésion du système de santé. Ils relèvent aussi que l’organisation de la santé reste du domaine des États, et non de l’UE. La représentante du Conseil européen du cancer note que les patients « ont besoin de confiance et de sécurité », et qu’une libéralisation des règles d’accès professionnels constituerait un facteur de stress supplémentaire, alors que le système actuel fonctionne très bien.
Seule contre la quasi-totalité des intervenants, la directrice générale adjointe de la commission du marché intérieur, Irmfried Schwimann, a défendu son projet qui doit selon elle inclure les professions de santé. Elle rappelle que ce texte a été rendu nécessaire par la mauvaise application d’une directive plus ancienne, et que la commission réagit aux nombreuses plaintes de professionnels qui ne peuvent exercer leur métier à cause de règles qui leur sont défavorables. Selon elle, la directive facilitera la libre circulation et le bon fonctionnement du marché intérieur, sans nuire à la qualité des soins : « Ce texte ne vise en aucun cas à abaisser le niveau de formation ni à permettre à des gens peu compétents de s’installer », a-t-elle fait valoir à ses détracteurs, toutefois peu convaincus.
Le président du Groupement pharmaceutique de l’UE, Rajesh Patel, a estimé quant à lui qu’il valait mieux « améliorer les directives existantes sur les qualifications », plutôt que d’intégrer les pharmaciens dans un cadre trop général et inadapté. En outre, une délégation de pharmaciens espagnols a rappelé « la légalité des restrictions aux installations, confirmées à plusieurs reprises par la justice européenne… » avant d’être interrompue pour avoir largement dépassé son temps de parole.
Concluant les débats, le député européen et médecin allemand Peter Liese a souligné l’extrême division des parlementaires européens sur ce sujet, dont ils auront à débattre en plénière dans quelques mois. Il y a quelques jours, la commission de la santé du Parlement européen a demandé par la voix de la députée française Françoise Grossetête, l’exclusion des professions de santé du champ de la directive, mais son avis n’est pas contraignant.
Le Dr Liese invite tous les protagonistes à travailler « dans l’intérêt des patients » : s’il souhaite lui-même que la directive ne concerne pas les professionnels de santé, il observe toutefois que l’on manque tellement de professionnels de santé dans certains pays, qu’il est « indispensable d’alléger les règlements qui entravent la liberté de circulation et d’installation ». Selon lui, les mois à venir devront permettre de trouver un compromis acceptable par tous. Mais ce compromis réclamera des arguments de qualité, « bien au-delà seul rappel des principes de compétences nationales ».
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