REPRISE en 1984, la pharmacie du 1 Place Delille à Clermont-Ferrand doit son essor et sa notoriété à son propriétaire visionnaire et entreprenant. Car prendre, il y a trente ans, la décision d’ouvrir en permanence une officine afin d’offrir un service maximal à ses patients était une gageure. À cette époque, quelques rares expériences identiques étaient en développement, deux à Lyon, deux à Paris, mais aucune n’avait été tenté en province, notamment dans une ville moyenne comme la capitale auvergnate (300 000 habitants actuellement avec l’agglomération). « Ma principale motivation était le service, elle l’est toujours, confie Philippe Ducher (65 ans), en accord avec l’Ordre et le syndicat, car mon idée allait permettre de résoudre le problème des gardes. Exercer en non-stop génère des contraintes structurelles, pratiques, légales, et surtout en matière de personnel, puisque notre principale obligation réside dans l’assurance intégrale de notre prestation. À l’ouverture, nos confrères étaient septiques, qualifiant l’initiative d’aventureuse, en regard des difficultés. Il faut être dans une ville de facultés, pour avoir des jeunes pharmaciens en attente de thèse, afin d’assurer tous les horaires, et assez grande avec un potentiel clientèle suffisant. »
Il faut également posséder un stock conséquent, penser à la sécurité – un sas nocturne a été installé – bref faire face à de multiples problèmes ou dérives. La diversité d’une population venue de tous les horizons sociaux, les nuits et leurs tranches solitaires sont autant d’éléments à prendre en compte, sur fond d’alcoolémie, de drogue, d’accidents et d’urgences. Si plusieurs mini-faits divers sont bien évidemment à déplorer sur ces trois décennies, on ne constate cependant aucun incident sérieux ou gravissime. Le dirigeant a scindé ses effectifs en deux équipes, une de jour, une de nuit, celle-ci étant majoritairement composée de jeunes, avec plusieurs membres jusqu’à minuit, et un pharmacien expérimenté ensuite. Une vingtaine de salariés se succèdent 24 heures durant, représentant un total de 14 équivalents temps plein, au sein d’une organisation rigoureuse.
Entreprendre, sans être cumulard.
« Notre affaire a prouvé sa rentabilité, dévoile Philippe Ducher, grâce à une gestion drastique de son fonctionnement. Son dynamisme nous a permis de nous développer, puisque, lorsque j’ai ouvert en 1984, j’étais seul employé, et que maintenant, à travers mes différentes unités, j’occupe une centaine de personnes. Les effets positifs sont indéniables, notamment en matière de gardes, puisque depuis vingt-neuf ans, nous sommes les seuls à les assurer, sur toute l’agglomération et ses alentours. Ce qui décharge tous nos confrères de cette corvée. »
Depuis, plusieurs membres de la famille se sont investis dans la pharmacie. Chacun a sa spécialité : l’ouverture permanente pour l’un, le service aux EHPAD pour le second, la préparation et l’orthopédie pour un troisième. « Toutes ces expériences me permettent une analyse lucide de l’univers pharmaceutique, confie Philippe Ducher. Pour l’ouverture permanente, pour les autres spécialités dans mes diverses officines, il s’agit toujours de répondre à des patients ayant différents besoins. Je ne suis pas un cumulard officinal, mais un chef d’entreprise qui développe des services complémentaires. Je crois en l’avenir de notre métier, mais je réfute le discount, et j’observe avec intérêt les différentes évolutions vers les regroupements, les franchises, etc.. Il faut vivre avec son temps, et c’est ce que je fais quotidiennement. »
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