Projet de décret sur les SEL et les holdings

PHR fustige le texte et ses signataires

Publié le 25/03/2010

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Lucien Bennatan : " Pharmaciens, réveillez-vous »
Crédit photo : S. toubon

LE GROUPE PHR rejette en bloc le projet de décret sur les SEL et les sociétés holdings. « Non, toute la profession, tous les groupements, ne sont pas d’accord avec le texte proposé par le quartet Ordre, USPO*, UNPF** et président du Collectif », écrit-il dans un communiqué. « Ce texte n’a fait l’objet d’aucun débat avec les pharmaciens, d’aucune explication en assemblée départementale, ces " représentants " n’ont aucun mandat pour le rédiger ainsi », affirme-t-il. La semaine dernière, les syndicats UNPF et USPO, l’association de pharmacie rurale (APR), les représentants des sections A (titulaires) et D (adjoints) de l’Ordre, le Collectif des groupements (CNGPO) et l’Union des groupements de pharmaciens d’officine (UDGPO), sont tombés d’accord sur un projet de décret (« le Quotidien » du 22 mars). Seule la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) a refusé de signer le texte. La raison ? Le syndicat souhaitait que le futur décret abroge la possibilité pour un pharmacien titulaire d’exercer sans pour autant détenir la majorité du capital de la pharmacie où il travaille. La Fédé est donc aujourd’hui rejointe par le groupe PHR pour qui « ce texte est avant tout l’assurance pour les anciens de bien vendre leurs fonds au détriment des jeunes et/ou d’organiser l’exploitation de ces mêmes jeunes au travers d’un montage financier particulièrement scandaleux. » « Que pensent les jeunes diplômés d’un texte préparé par ces anciens qui, sous couvert de préparer l’avenir (en catimini), rédigent un texte rendant l’acquisition et l’installation inaccessibles aux jeunes », poursuit le groupe présidé par Lucien Bennatan.

Au total, il estime que les signataires du projet de décret visent essentiellement à permettre aux plus anciens de vendre leur officine à bon prix à des investisseurs. De plus, selon lui, ce texte n’offre pas la possibilité aux jeunes installés de développer leur pharmacie et leur métier dans l’intérêt de la santé publique ; enfin, il ouvre la porte, à court terme, aux chaînes de pharmacies car « pourquoi le nouveau jeu serait-il réservé aux pharmaciens et qu’aux pharmaciens ? » « Pharmaciens, réveillez-vous ! Ils sont tombés sur la tête », affirme le groupe PHR.

* Union des syndicats de pharmaciens d’officine.

** Union nationale des pharmacies de France.

C. M.