C’est avec 75 œuvres, dont certaines peu vues en France, que le musée Marmottan Monet (1) retrace le parcours de Camille Pissarro. Ses débuts dans les Antilles danoises, où il est né, où il manifeste un intérêt pour la lumière. Son arrivée à Paris, à l’Académie suisse, où il rencontre Monet, qui restera son ami. Son intérêt pour le paysage et les influences de Corot et Daubigny et sa grande aptitude à se renouveler.
À Louveciennes puis Pontoise, Pissarro travaille avec Cézanne. Il est le premier maître de Gauguin. Avec Monet et Caillebotte, il est l’initiateur de la première exposition impressionniste, en 1874, et il sera présent aux 8 expositions du groupe.
C’est à Éragny-sur-Epte (Oise) qu’il passera les 20 dernières années de sa vie. Entouré de sa nombreuse famille, il ne fait « plus attention qu’au temps, aux nuages, au soleil, aux feuilles ». Et c’est non loin de cette campagne du Vexin qu’il réalise sa dernière série des ports de Rouen, Dieppe et du Havre, répétant le même motif sous différents éclairages, alors qu’installé dans sa chambre d’hôtel il peint de sa fenêtre. De ses séjours à Paris, il retient la vie trépidante et une vision architecturée de la ville.
Un homme engagé
De manière complémentaire, le musée du Luxembourg (2) aborde la période moins connue d’Éragny. On y voit l’anarchiste à l’œuvre avec ses dessins des « Turpitudes sociales ». Le gestionnaire agricole prônant l’autonomie et le travail collectif dans sa propriété, à l’opposé de l’esthétisme de Monet à Giverny, à quelques encablures sur le même cours d’eau. Le renouveau du paysage, avec le néo-impressionnisme inspiré de Seurat, qu’il adopte pour quelques années (« la Cueillette des pommes »), et ses gouaches, pastels et aquarelles, qui sont plus faciles à vendre.
Sa passion du travail collectif en famille se manifeste aussi par la création avec son fils Lucien d’une maison d’édition, Éragny Press, à laquelle il donne de nombreux dessins, pour illustrer, entre autres, « l’Ancien Testament », François Villon et Flaubert. Il y a aussi tous les dessins pour le projet des « Travaux des champs », qu’il reprendra aussi dans des toiles.
Au-delà de l’homme engagé et fédérateur, c’est la grande diversité de son art et sa capacité constante à se renouveler qui apparaît dans l’hommage qui lui est ainsi rendu.
(1) Jusqu’au 2 juillet. Tél. 01.44.96.50.53, www.marmottan.fr
(2) Jusqu’au 9 juillet. Tél. 01.40.13.62.00, www.museeduluxembourg.fr
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