« À AMBOISE, nous sommes tous des petits Léonard de Vinci. » Gilles Conan a le sens de la formule juste et saupoudrée d’humour. Parmi les tout premiers à avoir testé, en France, la carte Vitale, ce titulaire à l’imposante carrure ne rechigne jamais à jouer les précurseurs. En 2006, il quitte donc la Normandie pour rejoindre fort logiquement la cité dans laquelle le célèbre inventeur et peintre de la Joconde a fini sa vie.
Installé en centre-ville, cet adhérent de l’enseigne Pharmavie transfère son officine en 2011 dans les locaux d’une banque, à cinquante mètres de son emplacement initial. « Local de confidentialité, sas de livraison arrière, vastes front office et back-office, salle de réunion/formation… Avec 550 m2 de superficie, j’ai pu créer une officine moderne, accueillante, fonctionnelle, me permettant de jouer à fond la carte des nouvelles missions et de m’adapter aux évolutions du métier », s’enthousiasme-t-il.
Innover, expérimenter, développer, aller de l’avant. Dans cet espace « exceptionnel », Gilles Conan laisse libre cours à son tempérament volontaire et attaché à l’éthique de son métier.
Très tôt investi dans la démarche qualité de certification ISO 9001/QMS Pharma, « pour rationaliser et optimiser nos protocoles et nos flux », il crée, par exemple, deux bornes bien distinctes près de l’entrée réservées à la clientèle. Dans la première, les patients déposent leurs boîtes DASRI ; dans la seconde, leurs médicaments non utilisés (Cyclamed). « Le flux des médicaments « neufs », délivrés au comptoir, ne risque plus de croiser celui des usagés, explique-t-il. C’est très rassurant. » Niveau sécurité, l’officine allie l’efficacité à l’originalité. « J’ai gardé la salle des coffres de la banque, salle protégée par une porte de deux tonnes, sourit-il. J’y entrepose tous les stupéfiants. Certains coffres sont même nominatifs, contenant le traitement du patient. »
Toujours plus loin.
L’espace confidentiel lui offre l’opportunité de développer de nombreux services et activités. Après, entre autres, les AVK, le diabète et l’hypertension, Gilles Conan vient de lancer les entretiens asthme, avec du matériel de pointe. « Je me suis équipé d’un spiromètre numérique. Il mesure l’ensemble des données pulmonaires du patient, données que nous pouvons transmettre au pneumologue par messagerie sécurisée. » On ne se refait pas, il voudrait aller encore plus loin : « Notre champ pour les entretiens asthme est trop restrictif. Il devrait concerner l’ensemble des patients traités, et pas seulement ceux en initiation de traitement. »
Lauréat, en 2009, d’un Grand Prix de la Pharmacie (remis par « le Quotidien du Pharmacien ») pour avoir été le premier à passer à la phase opérationnelle du DP en Indre-et-Loire, Gilles Conan prend part à plusieurs projets santé, par exemple « l’expérimentation, dans notre département, du parcours de santé des Personnes âgées en risque de perte d’autonomie (PAERPA) ».
Communiquer vers le futur.
Pour que la pharmacie tienne toute sa place dans le système de soins, notre confrère sait que communiquer est essentiel. Dans le grand sas d’entrée de son officine, il crée régulièrement, aidé brillamment par son épouse, des vitrines pédagogiques, personnalisées et innovantes sur le rôle et les spécialités du pharmacien (homéopathie, phytothérapie…). « Nous en avons dédié une récemment à l’évolution de notre métier. On y parlait d’hier, avec les vieux ordonnanciers, les pots et les mortiers, d’aujourd’hui et de demain avec les nouvelles missions, le double contrôle d’ordonnance, la certification, et la « pharmacie connectée », sujet sur lequel j’interviens à la fac. Les réactions de nos patients ont été incroyables, ils voulaient vraiment en savoir plus. »
Mission Observance.
Gilles Conan, également vice-président du syndicat des pharmaciens d’Indre-et-Loire, porte son regard vers l’avenir. Avec un objectif bien précis. « Notre priorité, c’est l’observance. Nous devons veiller à optimiser la compréhension et le suivi des traitements, insiste-t-il. J’aimerais bientôt développer le e-pilulier électronique dans ma pharmacie : nous pourrions ainsi recevoir des alertes sécurisées dès qu’un patient ne prend plus ou mal ses médicaments. » Ce titulaire regorge d’idées. Il avance. Une belle évidence.
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