Pharmacien en Isère, Jean-Pierre Barbier est également élu local et national. Depuis 2012, il siège à l’Assemblée nationale, tout en gardant un pied dans son officine.
ENTRÉ en politique par la petite porte il y a vingt ans, Jean-Pierre Barbier fréquente désormais régulièrement les bancs de l’Assemblée nationale en tant que député (UMP) de l’Isère. Titulaire d’une pharmacie à La Côte-Saint-André (Isère) depuis 1993, il est élu maire de Penol en 1995. « Je souhaitais m’investir au niveau local. Mon père était maire d’une petite commune, ça m’a donné envie de m’impliquer à mon tour », confie-t-il. Pour lui, la pharmacie d’officine et la politique ont plusieurs points communs : « on ne peut pas faire de politique correctement si on n’aime pas les gens, et c’est la même chose pour l’officine, estime-t-il. Dans les deux cas, on doit les écouter, détecter leurs besoins et les conseiller. » Au fil des années, il s’intéresse de plus en plus à son territoire et prend de nouvelles responsabilités. Élu de l’intercommunalité en 2001, il devient ensuite conseiller général en 2005, puis député en 2012. « À chaque fois, c’est la motivation et la passion qui m’ont poussé à me lancer », assure Jean-Pierre Barbier. Issu d’une famille modeste, il mesure la chance qu’il a de pouvoir fréquenter les ors de la République. « Chaque semaine, quand j’arrive à l’Assemblée nationale, je suis impressionné. C’est un très beau lieu, chargé d’histoire. Quand on passe la nuit à y travailler, arpenter les couloirs vides est très impressionnant », sourit-il. Pour lui, le chemin parcouru est le résultat conjugué « du travail et de la chance. Mes parents m’ont payé des études et j’ai l’impression de faire fructifier les chances qu’ils m’ont données ».
Garder les pieds sur terre.
Il se rend à Paris toutes les semaines, le mardi et le mercredi, voire parfois le jeudi matin. Toutes ses responsabilités lui laissent moins de temps pour son officine, mais il juge néanmoins essentiel de continuer à y garder une activité. « Le travail c’est mon équilibre. Ça me permet de garder les pieds sur terre. Quand on est à l’Assemblée nationale, il faut se dire que ça ne va pas durer éternellement. Il ne faut pas vivre que pour ça, car on risquerait de perdre la notion de réalité. Pour ma part, je ne pourrai pas faire uniquement de la politique. » Pourtant, son élection à l’Assemblée nationale a fortement modifié sa pratique professionnelle, et pas seulement par manque de temps. « Jusqu’en 2012 je travaillais encore à mi-temps à la pharmacie. Mais depuis que je suis député, les patients ont changé d’attitude envers moi. Ils semblent avoir peur de me déranger quand je les sers au comptoir. J’ai dû arrêter, car cela les mettait mal à l’aise, mais je le regrette. Quand on est élu, on ne change pas, mais c’est le regard des autres sur vous qui évolue. Maintenant je ne fais quasiment plus de comptoir pour éviter cette gêne. »
Défense de la profession.
Heureusement, il peut compter sur le soutien de son épouse et de son équipe pour lui prêter main-forte à la pharmacie. Sa femme gère tout le volet administratif de l’officine, et ses trois adjoints le secondent sur le reste. « Deux de mes adjoints sont là depuis plus de vingt ans. Je sais que je peux faire entièrement confiance à mon équipe. C’est important car pour tenir il faut que tout le monde y mette du sien », remarque-t-il. Il faut également que sa famille soit compréhensive. « J’attaque ma semaine le lundi matin à 8 heures et je la termine le dimanche à 14 heures Cela ne me laisse qu’un après-midi pour voir mon fils de 13 ans. Et le soir, je travaille souvent jusqu’à 22 h 30. Ce n’est pas une vie que tous les conjoints accepteraient. » Surtout lors de certaines périodes particulièrement chargées… En effet, Jean-Pierre Barbier est membre de la Commission des affaires sociales et il est très sollicité lors de l’élaboration du plan de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). « Pendant cette période, je passe toute la semaine à Paris. Nous réalisons beaucoup d’auditions et cela prend du temps. » Seul officinal en activité dans son groupe, il est particulièrement attaché à la défense de la pharmacie. « Nous avons une belle profession, qui mériterait d’être davantage mise en valeur. C’est un combat que je mène au niveau national. La loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST) avait ouvert le chemin et il est essentiel de continuer à le tracer », conclut-il.
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