Le Quotidien du pharmacien.- La Mutualité a perdu un certain nombre de pharmacies au cours des dernières années. À quels facteurs attribuez-vous ce phénomène ?
Sylvie Guérin.- Les pharmacies mutualistes sont confrontées aux mêmes problématiques que leurs homologues libérales car elles doivent remplir les mêmes missions en ayant les mêmes modes de financement définis par l’assurance-maladie, et donc les mêmes contraintes financières.
Elles ont également dû s’adapter aux mêmes évolutions, et notamment développer le rôle de conseil impulsé par la loi HPST. Les pharmacies mutualistes se sont donc adaptées à ce nouveau contexte économique et réglementaire, tout en continuant à innover. De même qu’elles ont inventé le tiers payant et se sont très tôt impliquées dans la livraison de médicaments à domicile, elles s’investissent aujourd’hui dans de nouveaux chantiers, comme la télémédecine avec la pharmacie mutualiste de Roanne. Ces initiatives contribuent à nourrir les réflexions sur les missions du pharmacien, notamment sur le rôle qu'il pourrait avoir en matière d’accès aux soins en zones sous-dotées.
Pour autant la pérennité des pharmacies mutualistes n'est-elle pas dictée par les priorités définies par les politiques des mutuelles ?
Les gestionnaires historiques de ces pharmacies maintiennent leurs engagements aussi longtemps que cela est possible. Et s’ils doivent revoir leurs orientations, c’est exclusivement pour des raisons liées à l’environnement économique de ces pharmacies. Du reste, nous remarquons que dans les régions historiques où les pharmacies sont plus nombreuses, comme la Normandie ou la région Rhône-Alpes, le modèle résiste mieux. C’est moins le cas des pharmacies mutualistes isolées.
Que reste-t-il des spécificités du modèle mutualiste à l’heure où toutes les pharmacies sans distinction pratiquent le tiers payant ?
Nos pharmacies s’attachent à être exemplaires en matière de prévention. Elles peuvent pour cela s’appuyer sur un réseau Prévention de la Mutualité leur permettant de déployer des initiatives comme le moi(s) sans tabac ou encore l’expérimentation sur la vaccination saisonnière.
De même, elles s'inscrivent dans l'offre de soins et d'accompagnement mutualiste qui compte 2 600 établissements et services de soins et d'accompagnement (hôpitaux, Ehpad, centres dentaires…). Ce travail de coordination permet aux pharmacies d'être parfaitement intégrées aux orientations nationales, en garantissant l'accès aux soins de premiers recours, en favorisant la détection de la BPCO, ou encore la mise en œuvre de la PDA dans les EHPAD.
* Services de soins et d’accompagnement mutualistes.
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