Ils font remarquer en effet que la politique de la famille a été déjà ébréchée par la baisse du quotient familial et que, dans certains cas, ce sont plusieurs milliers d’euros qui sont retirés de leur budget. Tout un débat est donc ouvert sur la volonté de nos dirigeants de continuer à encourager la performance démographique de la France, sur des allocations qui sont accordées non pas aux parents mais aux enfants, sur ces traditions qui ont fait le bonheur de plusieurs générations depuis 1945. Aucun de ces arguments ne s’adresse à une nécessité cardinale qui implique un effort national, de la discipline et de l’abnégation. Les Français veulent bien que l’on diminue les dépenses, mais pas quand ils sont personnellement concernés.
À Châlons-en-Champagne, la garnison va être fermée, dans le cadre de la réduction des dépenses militaires. Mille emplois vont disparaître Le député-maire de la ville n’est autre que Benoist Apparu, UMP tendance Juppé, qui s’est toujours prononcé en faveur d’une limitation des dépenses. Le jeune élu, 45 ans, s’explique : il est favorable à des économies de l’ordre de 3 % sur l’ensemble du budget, mais rejette le principe de la concentration de l’effort sur une seule ville. "Absurde, inique, injuste", le député-maire n’a pas de mots assez durs pour attaquer la politique économique du gouvernement. Il rappelle que Châlons hébergeait 3 500 militaires en 1990 et que bientôt il n’y en aura plus un seul. Et comment pourrait-il réagir autrement, lui dont la première tâche est d’assurer le bien-être de ses administrés ?
Il n’empêche que même une réduction dosée et saupoudrée de la dépense publique créera des drames là où, par exemple, une ville vit littéralement de la présence de l’armée. M. Apparu est donc écartelé entre ses propres idées et la terrible réalité que nous avons tous niée collectivement pendant si longtemps. Peu de nos concitoyens ont compris que la priorité, c’est le retour (un jour) à l’équilibre budgétaire, vers lequel nous avançons si lentement et avec tant de peine ; et que les autres priorités sont moins grandes. De la même manière, j’écoutais à la radio un couple dont les revenus s’élèvent à 10 000 euros par mois et qui s’indignait de ce que l’on divise par quatre ses allocations familiales, tout en « comprenant » que l’État doive faire des économies. Mais si on ne fait pas payer ceux qui ont un niveau de vie élevé, qui va payer ?
Un drame culturel
M. Apparu a déclaré que ce qui arrive à sa ville est un drame culturel. On ne soupçonnera pas cet élu, ancien ministre du Logement, aux idées intéressantes et bien exprimées, de rester attaché aux « avantages acquis » ou de résister à des mesures indispensables, avec le culte du statu quo. Sans doute aurait-il épargné sa ville s’il était encore au pouvoir ; sans doute le ministre de la Défense (qui l’a appelé personnellement le 14 octobre pour l’informer) a-t-il trouvé plus simple de frapper une ville tenue par l’opposition, encore que ce soit un procès d’intentions un peu rapide que je ne souhaite pas faire à M. Le Drian. Mais, de toute façon, il n’y a pas d’espoir de guérison du pays si, tous ensemble, nous ne faisons pas de gros sacrifices. Actifs ou retraités, bénéficiaires de l’assurance-maladie, il faudra bien que nous apportions notre contribution à un effort national que nous n’avons jamais accompli depuis la guerre. Les retraités dont les pensions sont gelées depuis plusieurs mois, bientôt les familles, les chercheurs très mal payés ou au chômage, les collectivités locales dont le budget est amputé, tout le monde souffre ou va souffrir. Le discours répétitif de syndicats fort peu représentatifs, la révolte de M. Mélenchon, les manœuvres des « frondeurs » socialistes n’empêchent pas que la tâche à accomplir est inévitable. Des mesures jugées insuffisantes par nos partenaires européens font grimper les Français au rideau. Et que se serait-il passé si nous avions tenu nos engagements ?
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