PAS VU, pas pris ! Ainsi la fameuse « main » de Thierry Henry sera-t-elle restée impunie. C’est avec le même objectif, celui de ne pas se faire prendre, que les compétiteurs-tricheurs de tous poils posent aujourd’hui problème à la lutte antidopage. Pourtant, les méthodes ne cessent de s’affiner, et « 98 % des substances dopantes sont désormais détectables », affirme Patrick Schamasch, directeur médical du Comité international olympique (CIO). Dans la course au dopage invisible, les traqueurs de fraude ont depuis longtemps quitté les starting-blocks pour coller au train des adeptes de la piquouze et autres cocktails. Un exemple ? La mise au point en 2000 d’un test de détection de l’EPO, substance très en vogue durant une bonne dizaine d’années. Le hic, c’est que la fin d’un produit stimule chaque fois l’imagination des tricheurs. Les transfusions autologues semblent ainsi avoir remplacé la désormais trop voyante EPO.
Quand la quête d’invisibilité devient trop difficile, et que le contrôle négatif relève de la chimère, reste encore une possibilité : ne pas se faire contrôler. C’est presque devenu un sport. Donner le pipi de sa grand-mère à la place du sien ou se faire remplacer par sa sœur à l’heure du prélèvement, tels sont quelques-uns des subterfuges imaginés pour se soustraire à la dure loi du sport. Sans parler des athlètes qui prennent carrément leurs jambes à leur cou à la vue des contrôleurs. « Quand le flacon n’est pas tiède mais froid comme s’il sortait du frigo, les préleveurs ont de quoi froncer les sourcils », confie aussi Neil Robinson, du laboratoire antidopage de Lausanne. Prétexter une chaude nuit d’amour pour justifier un taux de testostérone au plafond, ou la consommation de tisane amincissante pour expliquer la contamination accidentelle d’un échantillon d’urine figurent également au palmarès des excuses le plus souvent invoquées devant les instances disciplinaires.
Parfois le mauvais sort, comme une justice immanente, s’abat sur les tricheurs. Ainsi en témoigne la mésaventure survenue en Suisse à l’équipe russe d’aviron. Les compétiteurs avaient jeté seringues et matériel de transfusion dans la mauvaise poubelle, pas celle destinés au recyclage des plastiques. Un citoyen helvète ayant surpris le crime, les avait dénoncés aux autorités. Cette fois-ci, le « pas vu, pas pris » n’a pas fonctionné.
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